L’Association du transport aérien international (IATA) a décidé cette année de récompenser l’aéroport de Prague - Ruzyně, qui s’est distingué par la qualité des services proposés et par sa capacité à se développer. L’aéroport, que l’Etat tchèque souhaite privatiser depuis un certain temps, a été le seul à recevoir ce prix cette année. Prague est aussi devenu le premier aéroport d’Europe centrale et de l’Est à être ainsi honoré.
Photo: Barbora Němcová
C’est à Singapour, ce lundi, que l’IATA a mis à l’honneur l’aéroport de Prague - Ruzyně, en lui attribuant le prix Eagle Award, pour lequel il était nominé pour la première fois. Ce prix s’appuie sur différents critères tels que la satisfaction des voyageurs, la qualité des services fournis, le volontarisme de la politique de l’aéroport ou encore sa transparence. Jiří Pos est le président-directeur général de l’aéroport. Il s’est montré ravi par cette distinction, qui constitue pour lui un encouragement supplémentaire à s’affairer à l’amélioration des services rendus par l’aéroport pragois :
Jiří Pos
« C’est une grande motivation qui nous pousse à continuer le travail. Ce qui est intéressant, c’est que la taille importe peu. Nous sommes en effet parvenus à rejoindre le groupe des aéroports comme ceux de Séoul, Singapour ou Vancouver. Mais il s’agit avant tout d’une appréciation de l’ensemble de nos activités à travers un large spectre, qui ne prend pas seulement en compte les voyageurs et les compagnies aériennes, mais bien les aéroports, et leur capacité à offrir un espace à l’atmosphère détendue et sécurisée, et ainsi de suite… »
L’aéroport de Prague est en effet un petit aéroport, qui a vu transiter 11,56 millions de passagers en 2010. C’est peu au regard du trafic international, qui est estimé à 2,5 milliards de passagers. Pour autant, le nombre de voyageurs à être passé à Prague - Ruzyně a quasiment triplé en un peu plus d’une décennie, et sa capacité d’accueil ne cesse d’augmenter, notamment depuis l’ouverture en 2006 d’un nouveau terminal à l’architecture résolument moderne.
L’aéroport de Prague Ruzyně
Par ailleurs, si l’aéroport a obtenu ce prix, c’est certainement, en partie, grâce à sa capacité à intégrer de nouvelles technologies innovantes, tel que, notamment, le développement du système WheelTug. Celui-ci consiste en un moteur électrique qui permet aux avions de pouvoir se déplacer au sein des aéroports de façon autonome, sans avoir ni à utiliser leurs réacteurs, ni à faire appel à des tracteurs avions. Cela implique une réduction des émissions de gaz polluants mais aussi des coûts d’entretien des appareils. Jiři Pos nous parle des espoirs que suscite cette technologie, qui, rappelle t-il, n’en ai qu’à ses balbutiements :
« C’est quelque chose qui est en train de voir le jour, quelque chose qui ne fait que commencer. Il s’agit simplement d’une tentative de suppléer les moteurs principaux des avions à l’aide d’un deuxième générateur qui serait actionné par l’énergie électrique. Cela nous permettrait d’économiser nos besoins en carburant et de réduire nos émissions de CO2. »
Certaines technologies ne semblent pas encore vraiment au point. C’est le cas des bornes d’enregistrement électroniques comme le constate Jan Jindrák, un voyageur qui semble cependant relativement satisfait des prestations offertes à Ruzyne:
« Je pense que cet aéroport est super, mais qu’on peut encore améliorer certaines choses. Par exemple, il y a quelques problèmes avec les bornes d’enregistrement en libre service. »
L’histoire de l’aéroport est ancienne puisque son ouverture date de 1937. Il constitua un intérêt stratégique clef pour les troupes du pacte de Varsovie en 1968. Dans la nuit du 20 au 21 août, des parachutistes soviétiques s’en emparèrent, ce qui facilita grandement l’acheminement de troupes et de matériels en Tchécoslovaquie. Sa location en plein de cœur de l’Europe en fait un nœud aérien très intéressant, expliquant son développement très rapide depuis la chute du communisme.
Et la direction de l’aéroport semble se préparer sérieusement à l’intensification de ses activités. A l’avenir, le prolongement d’une ligne de métro permettra ainsi de faciliter la liaison vers le centre de Prague. Les travaux devraient commencer en 2014. Par ailleurs, l’aéroport ambitionne de construire une nouvelle piste d’atterrissage pour faire face à l’accroissement rapide du trafic aérien.
