Mis en cause dans le rachat d'une usine de cacao au Ghana, le plus ancien député tchèque a démissionné
Soupçonné par la police d'avoir participé à de sombres négociations lors de la privatisation d'une usine de traitement de graines de cacao au Ghana, Michal Kraus, le député tchèque le plus longtemps en exercice, a démissionné de son poste au Parlement, lundi, et s'est désengagé de toute fonction politique. Une nouvelle affaire qui secoue le petit monde politique tchèque.
Mais quelques jours plus tard, Mlada fronta Dnes publie les contrats conclus avec l'agence ghanéenne de privatisation prouvant que Michal Kraus a bien joué un rôle dans les négociations, et pas des moindres puisque sa signature figure en dessous du titre de « directeur ». Une nouvelle fois, le député ne se dégonfle pas et se justifie en argumentant avoir signé en tant que tel dans « l'euphorie du moment ». Une défense peu convaincante, mais la dernière goutte d'eau à faire déborder le vase est l'aveu de Michal Kraus qui reconnaît avoir aidé Frantisek Rigo à envoyer 50 000 dollars au Ghana comme accompte, en passant par le compte bancaire de sa mère. Du coup, la police mène une enquête visant à déterminer si en agissant de la sorte Michal Kraus n'a pas fait infraction à la loi et n'a pas aidé Frantisek Rigo dans une opération de blanchiment d'argent.
Quelles que soient les conclusions de l'enquête, suite à cette campagne médiatique, et après avoir consulté Jiri Paroubek, le député a annoncé qu'il quittait les bancs d'un Parlement au sein duquel il se trouvait depuis 1986, à l'époque en tant que membre du Parti communiste, et qu'il ne serait plus tête de liste de la social-démocratie dans la région de Liberec, en Bohême du Nord, pour les élections législatives en juin prochain. Dans un communiqué lu à la presse, lundi soir, par le Premier ministre, Michal Kraus a justifié sa décision en expliquant qu'il ne voulait pas que la campagne menée contre sa personne nuise aux intérêts de la social-démocratie. Et Jiri Paroubek a eu beau répéter que, selon lui, Michal Kraus « n'a rien fait de malhonnête et n'est lié à aucune affaire de corruption », la presse tchèque dans son ensemble, et avec elle ceux qui la lisent, considère son départ de la politique comme la seule décision acceptable dans l'immédiat.