Pour le procureur général de la République, Andrej Babiš contrôle toujours Agrofert
Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš continue d’exercer une influence décisive sur les entreprises de son groupe Agrofert, peut-on lire dans le document justifiant une décision de justice du procureur général de la République Pavel Zeman, et révélé ce mardi par le site Neovlivni.cz.
Le mois dernier Pavel Zeman avait fait savoir qu’il ne ferait pas appel de la décision du conseil régional de Bohême centrale concernant le potentiel conflit d’intérêts du Premier ministre Andrej Babiš. L’année dernière, le conseil régional avait invalidé la décision de la municipalité de Černošice, une commune de la banlieue de Prague qui avait infligé au Premier ministre une amende de 200 000 couronnes (7 500 euros) estimant qu’il contrôlait encore de fait le groupe Agrofert qu'il a fondé, donc ses médias, et qu’il était par conséquent en situation de conflit d’intérêts.
Dans le document justifiant sa décision, Pavel Zeman estime pourtant que la décision du conseil régional de Bohême centrale, rejetant le conflit d’intérêts en question, était incorrecte.
En juin dernier, le Parlement européen a adopté une résolution pointant du doigt le possible conflit d’intérêts du Premier ministre Andrej Babiš, déplorant que ce dernier continue à participer activement à l'exécution du budget de l'Union européenne tout en contrôlant prétendument le groupe agroalimentaire Agrofert, l'un des principaux bénéficiaires des subventions de l'UE en République tchèque. Le chef du gouvernement tchèque a toujours réfuté tout conflit d’intérêts.