Prague expulse encore des diplomates russes et réduit le personnel de l'ambassade au minimum
La République tchèque a décidé de réduire le personnel de l’ambassade russe au strict minimum soit le même nombre que celui de l’ambassade tchèque à Moscou depuis l’expulsion de vingt diplomates tchèques de la capitale russe en début de semaine. Le nouveau ministre des Affaires étrangères tchèque Jakub Kulhánek a fait savoir que Moscou avait jusqu'à fin mai pour rapatrier ses 63 ressortissants expulsés. Il ne restera ensuite à l'ambassade russe que 7 diplomates et 25 membres du personnel administratif.
Mercredi, le ministre des Affaires étrangères tchèque Jakub Kulhánek avait demandé à Moscou de permettre le retour de ces vingt diplomates tchèques avant ce jeudi midi. A l'expiration de cet ultimatum, la Russie n'avait pas réagi à la demande tchèque. Plus tôt dans la matinée, la porte-parole de la diplomatie russe avait estimé que le comportement de Prague n'avait « rien à voir avec la diplomatie ».
L’annonce cette réduction drastique du personnel de l’ambassade russe, particulièrement important depuis des années en comparaison à celui d’autres représentations diplomatiques étrangères, a été faite ce jeudi après-midi lors d’une conférence de presse conjointe du Premier ministre Andrej Babiš, du ministre de l’Intérieur Jan Hamáček et du ministre des Affaires étrangères Jakub Kulhánek. Le chef du gouvernement a fait savoir qu’il ne s’agissait pas d’ « escalade » côté tchèque mais d’une décision « adéquate » face au « plus grand défi sécuritaire » du pays comme l’a qualifié Jan Hamáček.
Dans le cadre de l’affaire des explosions de dépôts de munitions à Vrbětice, que les autorités tchèques imputent au service de renseignement militaire russe, le GRU, dix-huit diplomates russes qui seraient liés aux services secrets de Moscou avait déjà été expulsés de Prague samedi dernier. Qualifiées d’ « opération ratée » et de « violation flagrante de notre souveraineté » par le chef de la diplomatie tchèque, les explosions de Vrbětice sont à l’origine de la plus importante crise diplomatique tchéco-russe depuis 1989.