Un ancien ministre pourrait se retrouver derrière les barreaux

Ivo Svoboda et Barbora Snopkova, photo: CTK

Un paradoxe : un ancien ministre social-démocrate vient d'être condamné, au moment où la social-démocratie est, justement au pouvoir. Une affaire classique de fraude qui a fait couler beaucoup d'encre. En est-ce la fin ?

Ivo Svoboda et Barbora Snopkova,  photo: CTK
Au début, il y a eu la société Liberta, domiciliée à Melnik, une petite ville située au nord de la capitale Prague. Elle est surtout connue pour ses vins, mais Liberta c'était, aussi, la seule société tchèque qui fabriquait des poussettes et des fauteuils roulants. Au milieu des années quatre-vingt-dix, Ivo Soboda, encore en tant que ministre des Finances, grâce à certaines combines, avait réussi à devenir le patron de la société Liberta. Il avait pour partenaire, sa conseillère, Barbora Snopkova, caissière aussi, de la social-démocratie. Les pratiques employées ont mis la puce à l'oreille des service de police, surtout quand la société Liberta a été mise en faillite. L'enquête a commencé en 1998. Ce fut seulement au mois de juillet 1999, que le ministre Svoboda a été révoqué. Il a encore fallu cinq ans avant qu'il ne soit condamné... Cinq années de prison pour l'ancien ministre, six mois de plus pour sa complice, Barbora Snopkova. Le verdict n'est pas encore entré en vigueur, car tous deux ont fait appel. Ils plaident non coupables, attitude soutenue aussi par leur avocat, Josef Monsport :

« Il est vrai que les moyens financiers qui étaient destinés au renflouement de Liberta ont été déposés sur les comptes d'autres sociétés. Pourtant, dans la même année financière, ils ont remboursé, de leurs propres moyens, le crédit emprunté à la banque pour Liberta, qui devait payer le montant d'un crédit contracté avec une autre société ».

Une histoire un peu compliquée, mais pour la cour de Bohême centrale, la fraude est évidente : les accusés ont contracté un crédit auprès d'une banque qui a fait faillite depuis, l'IPB. Ils n'ont pas utilisé le crédit pour le développement déclaré de la société Liberta. Cette dernière s'est retrouvée en faillite et avec le reste des actifs de cette société ils ont réglé leurs engagements envers leurs propres sociétés, au détriment d'autres créanciers de la société Liberta. En langage financier classique, cela s'appelle une fraude... Passible d'une peine de prison, ce qui vient d'être décidé par la cour pénale de Bohême centrale. Les observateurs font remarquer que pour une telle affaire, le dénouement a été attendu bien longtemps.