A Prague, le chef de l’OTAN se réjouit de voir le gouvernement tchèque augmenter le budget consacré à la défense

Jens Stoltenberg, photo: ČTK

Le secrétaire général de l’OTAN était en République tchèque ces mercredi et jeudi à l’occasion du nouveau passage d’un convoi militaire américain. Mais pour Jens Stoltenberg, ce passage à Prague a aussi été l’occasion d’évoquer avec le gouvernement et le président de la République les différents dossiers d’actualité ou encore de féliciter la République tchèque pour l’augmentation prévue des moyens accordés à la défense.

Jens Stoltenberg et Miloš Zeman,  photo: ČTK
Bien que l’équipe en charge du protocole au Château de Prague ait commis un petit impair ce mercredi midi en déployant le drapeau de l’OSN au lieu de celui de l’OTAN dans la salle où Jens Stoltenberg était accueilli, il n’y a pas eu de malentendu entre le chef de l’OTAN et ses hôtes tchèques concernant les dossiers les plus préoccupants. Les deux parties se sont entendues sur un constat principal, comme l’a expliqué le Premier ministre Bohuslav Sobotka :

« Nous faisons face à une détérioration sans précédent de l’environnement sécuritaire dans le voisinage immédiat de l’Alliance. Les menaces qui proviennent de l’est comme du sud nécessitent, de notre point de vue, la même attention de la part de l’OTAN. Il convient également de prendre en considération le fait qu’il s’agit de menaces qui ont des caractères différents et qui nécessitent par conséquent des solutions différentes. L’évolution en cours montre cependant qu’un nouveau renforcement de l’orientation de l’Alliance vers une défense collective est nécessaire. »

Bohuslav Sobotka et Jens Stoltenberg,  photo: ČTK
Concrètement, le conflit en Ukraine et la crise migratoire constituent, ne serait-ce qu’en Europe, les deux grandes sources d’inquiétude. Sur la question de l’arrivée massive des migrants en Europe, Jens Stoltenberg a appelé l’Union européenne à une réaction immédiate, l’OTAN se concentrant, selon lui, plutôt sur une solution aux raisons de la crise et une stabilisation des pays concernés dans la ceinture entourant le continent européen, que ce soit au Proche-Orient ou en Afrique du Nord.

La question du terrorisme et de l’Etat islamique, thème cher au président de la République, a également été abordée ce jeudi au Château de Prague. Miloš Zeman a fait part au chef de l’OTAN de son projet de créer une force internationale de lutte contre le terrorisme qui serait placée sous la tutelle du Conseil de sécurité de l’ONU.

Jens Stoltenberg,  photo: ČTK
Mais avant cela, c’est une autre nouvelle qui a plus particulièrement réjoui le chef de l’OTAN, dont lui a fait part le Premier ministre :

« Afin d’améliorer notre capacité à répondre à nos engagements pris vis-à-vis de l’OTAN et en réaction à la crise sécuritaires dans les proches environs de l’Europe, le gouvernement a décidé, pour la première fois depuis neuf ans, d’augmenter le budget qui sera consacré à la défense. J’ai informé personnellement M. Stoltenberg ce mercredi qu’avec ces dépenses supplémentaires, la République tchèque entendait augmenter et améliorer les capacités d’intervention de son armée. »

Concrètement, la coalition gouvernementale s’est entendue pour consacrer 1,4% de son produit intérieur brut à la défense à compter de 2016. Un chiffre qui reste inférieur aux 2% recommandés par l’OTAN, mais qui constitue néanmoins une évolution positive dont s’est félicité Jens Stoltenberg. Il y a seulement un an et demi de cela, son prédécesseur Anders Fogh Rasmussen avait regretté lors d’une visite à Prague l’état déplorable de l’armée tchèque et rappelé que des investissements plus importants en matière de défense étaient nécessaires afin que l’armée tchèque puisse être modernisée et continuer à contribuer aux différentes missions de l’OTAN, notamment en cas de guerre.

Sur ce dernier point, le Premier ministre a confirmé que la République tchèque prévoyait de poursuivre son engagement militaire en Afghanistan y compris après 2016 et la fin de la mission de l’armée américaine. L’armée tchèque est présente en Afghanistan depuis 2002, et ce dans le cadre de l’opération menée par l’alliance de la Force d’assistance et de sécurité de l’OTAN (ISAF). Début septembre, 281 soldats opéraient dans un pays considéré, au même titre que le Mali, le Sinaï, le Proche-Orient et les Balkans, comme un des cinq pays et régions prioritaires dans le cadre du plan de participation de l’Armée tchèque aux missions à l’étranger pour 2015 et 2016.