Le sommet qui réunissait, ce dimanche 16 mars, dans l'archipel portugais des Açores, MM. Bush, Blair et Aznar, et qui avait pour objectif de définir la nouvelle marche à suivre sur le plan diplomatique dans la résolution de la crise irakienne, fait les gros titres d'une presse tchèque relativement unanime ce lundi.
« La guerre se décide aujourd'hui ». Le titre qui barre sur six colonnes la « une » des quotidiens Mlada fronta Dnes et Pravo a vite fait de résumer le message transmis à l'ONU et à la communauté internationale par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Espagne à l'issue de leur conseil de guerre aux Açores. Toutes les photos qui accompagnent cette première conclusion montrent les visages souriants et satisfaits des dirigeants des trois pays partisans d'une intervention militaire en Irak. Elles présentent également un George W. Bush sûr de lui-même, entouré de ses alliés britannique et espagnol auxquels il semble montrer la voie à suivre. Les analyses des journaux Lidové noviny et Hospodarské noviny ne se démarquent nullement de celles de leurs confrères en constatant que le dernier jour pour trouver une solution diplomatique était arrivé. Tous, sans exception, estiment que cette journée de lundi est un « moment de vérité », reprenant pour cela une déclaration faite par le président américain.
Saddam Hussein, photo: CTK
Mais les réactions en provenance de Bagdad ne sont pas absentes non plus des pages intérieures, notamment de celles de Lidové noviny qui a choisi de titrer : « Saddam menace d'une guerre mondiale ». Le dictateur irakien affirme, en effet, qu'en cas d'invasion de son pays par l'armée amériacine, il est prêt à étendre le combat contre ses ennemis à l'échelle de la planète.
Protestations à Prague, photo: CTK
La position de la France est rappelée dans la majorité des cas, mais bien rares sont ceux, finalement, à s'aventurer à la commenter. D'ailleurs, plus généralement, peu de commentaires complètent l'information brute concernant la crise irakienne. Seul Lidové noviny a laissé paraître une opinion dénonçant le fait que dire « Non »à la guerre et, plus encore, protester contre le comportement antipathique du « cow-boy du Texas » G.W. Bush, serait aujourd'hui considéré comme « quelque chose de très à la mode », mais aussi comme une « obligation » dictée par la société.
Quant à la position officielle tchèque, enfin, les médias attendent la réunion exceptionnelle du Conseil de sécurité de l'Etat, ce lundi soir, pour se prononcer. Ce ne sera que la troisième fois dans l'histoire du pays que le Conseil se réunira. Le nouveau président de la République, Vaclav Klaus, participera au débat. Mais en attendant, aucun des quotidiens tchèques ne semble avoir véritablement choisi son camp. Tous restent, en fait, pour l'instant, dubitatifs, voire très sceptiques, tant sur le bien-fondé de la guerre que sur ses conséquences.