Démission du président du Conseil de surveillance de la Télévision tchèque
Le président du Conseil de surveillance de la Télévision tchèque, René Kühn, a fait savoir qu'il démissionnait de son poste suite à une réunion organisée le 11 novembre dernier au cours de laquelle une majorité des membres du conseil a voté la révocation de la Commission de surveillance. Cet organe est chargé notamment de superviser la bonne gestion économique de la Télévision tchèque et sa révocation s'inscrit dans un contexte où doit être approuvé le budget pour l'année prochaine. Le vice-président du Conseil a également fait savoir dans la foulée qu'il choisissait de démissionner.
La Fondation pour un journalisme indépendant et le Comité tchèque de l'association internationale de journalistes IPI ont appelé le Conseil à expliquer sa décision de révoquer la Commission ainsi que sa volonté d'établir une liste de journalistes qui seraient négativement perçus dans les médias.
Au printemps dernier, la composition du Conseil de surveillance a été renouvelée, accordant une place importante à des personnalités souvent critiques du service public et considérées, entre autres, comme proches du pouvoir présidentiel.
Le président tchèque Miloš Zeman s'est d'ailleurs exprimé sur la question, dans un entretien accordé au site Parlamentní Listy, considéré par de nombreux spécialistes des médias, comme un relais de désinformation. Le chef de l'Etat n'a jamais caché son antipathie pour le service public télévisé et a durement critiqué la Télévision tchèque, estimant qu'elle n'était « ni équilibrée ni objective ni impartiale » et qu'elle faisait « partie de l'opposition ». Il a fait savoir que son directeur, Petr Dvořák, devrait être révoqué, mais que la chose en revenait au Conseil de surveillance.