Hasan, un petit Irakien gravement malade, abandonné par le ministère de la Santé tchèque

Salia Khalaf avec son fils Hasan, photo: CTK

Malgré les promesses d'aide que lui avait faites le ministère tchèque de la Santé en avril dernier, une famille irakienne, dont le fils Hasan, âgé d'un an et demi, souffre d'une poliomyélite, est aujourd'hui contrainte de faire ses valises et de rentrer au pays. Les autorités tchèques ne veulent en effet plus avoir à supporter les frais d'un traitement plus long que prévu.

Salia Khalaf avec son fils Hasan,  photo: CTK
La scandaleuse affaire avait commencé le 3 avril dernier, lorsque la guerre en Irak battait encore son plein. Ce jour-là, à l'aéroport de Prague, Salia Khalaf, une jeune mère irakienne de 26 ans, avait été refoulée par le service d'immigration de la police tchèque, et ce malgré son visa obtenu en bonne et due forme à l'ambassade de République tchèque en place à Bagdad. La raison invoquée avait alors offusqué l'opinion publique tchèque. Considérée comme « sujet pouvant compromettre la sécurité du pays », la jeune femme, enceinte de deux mois et accompagnée de son petit garçon gravement malade, Hasan, avait été priée de reprendre le premier avion pour Damas, sa provenance initiale. Quelques heures plus tard, encore traumatisée par les événements, elle faisait une fausse-couche dans un hôpital de la capitale syrienne.

Salia Khalaf, dont la soeur réside en Tchéquie depuis seize ans, s'était rendue à Prague pour faire examiner son fils Hasan, atteint d'une poliomyélite qui l'empêche de marcher et que les médecins irakiens n'ont pas les moyens de soigner. Dès son refoulement du territoire tchèque, la presse s'était emparée de l'affaire pour dénoncer les pratiques expéditives et inhumaines des autorités policières. Rapidement, un élan de solidarité se mettait en place, notamment grâce à l'association tchèque humanitaire « L'homme en détresse », qui permettait aux parents du petit Hasan d'obtenir un nouveau visa. Le ministre de la Santé, Marie Souckova, pouvait alors fanfaronner et déclarer que la République tchèque était « un pays avec de telles valeurs humanitaires qu'aider l'enfant et lui payer son traitement était un geste tout à fait dans l'ordre des choses. » La même Souckova qui, trois mois plus tard, affirme que son département ne veut plus payer les soins que nécessite la longue réhabilitation du patient avant une éventuelle opération l'année prochaine. Sans argent et sans promesse d'aide, la famille Khalaf a donc perdu toute raison officielle pour prolonger son séjour sur le territoire tchèque. Et le 15 août prochain, à la date d'expiration de leur visa, les parents du petit Hasan s'en retourneront probablement à Bagdad avec leur fils toujours gravement malade.