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La 60e édition de la Conférence sur la sécurité se déroule en ce moment à Munich, où le président Petr Pavel représente la Tchéquie et où la journée de vendredi a été marquée par l'intervention de l'épouse d'Alexeï Navalny, mort le même jour en prison selon l'administration russe. "Alexeï Navalny a payé le prix le plus élevé pour son courage à montrer aux Russes et au monde le vrai visage du régime russe. De nombreux autres critiques du régime russe sont toujours détenus dans les prisons russes, et nous ne devons pas rester indifférents à leur lutte pour la liberté et la vérité", a déclaré le président tchèque, qui a indiqué lors de la conférence que la Tchéquie avait trouvé des sources d'approvisionnement à l'étranger pour des centaines de milliers de munitions d'artillerie qui pourraient être livrées à l'Ukraine en quelques semaines si elle parvenait à obtenir un financement auprès de partenaires aux États-Unis, en Allemagne, en Suède ou dans d'autres pays.

"Nous avons identifié un demi-million de munitions de 155 millimètres et 300 000 munitions de 122 millimètres", a précisé Petr Pavel.

L'Autriche prolonge les contrôles à sa frontière avec la Tchéquie au moins jusqu'à la mi-avril, a indiqué samedi la radio-télévision publique autrichienne ORF, citant des sources gouvernementales. L'Autriche a introduit des contrôles à sa frontière avec la Tchéquie en octobre dernier et, après plusieurs prolongations, ils devaient rester en place jusqu'au 16 février.

Le ministre autrichien de l'Intérieur, Gerhard Karner, a déclaré à ce sujet que les contrôles frontaliers constituaient l'une des nombreuses mesures de lutte contre les réseaux internationaux de contrebande et de passeurs, qui financent souvent des activités terroristes, et que, compte tenu de la situation internationale en matière de sécurité, la prolongation des contrôles s'inscrivait dans le cadre de l'action résolue du gouvernement autrichien contre les extrémistes. L'Autriche applique également des mesures similaires à ses frontières avec la Slovaquie, la Hongrie et la Slovénie, qui font également partie de l'espace Schengen. Avec l'Italie, l'Allemagne et la Suisse, la police autrichienne effectue des contrôles aléatoires dans les zones frontalières.

L'Allemagne prolonge quant à elle jusqu'à la mi-juin ses contrôles aux frontières avec la Pologne, la Tchéquie et la Suisse. Selon l'agence de presse DPA, la ministre fédérale de l'Intérieur, Nancy Faeser, en a fait l'annonce aujourd'hui. Elle a qualifié cette mesure de nécessaire pour lutter contre l'immigration clandestine facilitée par les passeurs. Depuis le 16 octobre de l'année dernière, la police allemande a enregistré 23 000 tentatives non autorisées de franchissement de la frontière allemande à partir de ces trois pays, selon l'agence DPA qui cite le ministère de l'Intérieur.

Les réactions se multiplient, en Tchéquie, suite à l’annonce du décès d’Alexeï Navalny. L’opposant russe est mort ce vendredi en prison, selon les agences russes.

Selon le président Petr Pavel, Alexeï Navalny a payé le prix ultime pour le courage, avec lequel il a montré aux Russes et au monde entier « le vrai visage du régime russe ».

« La Russie s’est transformée en un Etat violent qui assassine ceux qui rêvent d’un avenir meilleur, comme Nemtsov ou Navalny - emprisonné et torturé à mort pour s’être opposé à Poutine. Reposez en paix. », a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavský. Selon lui, la Russie se comporte de la même manière à l’égard de ses citoyens qu’à l’égard d’autres pays, en menant sa politique étrangère.

La mort d’Alexeï Navalny montre jusqu’où le régime de Poutine est prêt à aller dans la lutte contre ses adversaires, a constaté le Premier ministre Petr Fiala.

L’ONG humanitaire tchèque People in Need a également déploré la mort de l’opposant russe, remarquant que « le monde ne sera pas en sécurité tant que Poutine et son régime ne seront pas condamnés pour tous leurs crimes. »