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Comme cela était redouté, l’abstention aux élections a été particulièrement forte dans plusieurs des communes des régions de Moravie-Silésie et d’Olomouc (Moravie du Nord) qui ont été les plus gravement frappées par les inondations en fin de semaine dernière.

Les différences les plus importantes avec les précédentes élections régionales en 2020 ont été enregistrées dans les communes de Česká Ves et de Písečná, ou encore de Zátor, respectivement dans l’extrémité est et le nord-est du pays, avec des taux de participation parfois inférieurs à 10 %. À titre de comparaison, à l’échelle nationale, bien qu’il s’agisse du taux le plus faible des ces vingt dernières années pour des élections régionales, la participation s’est élevée à 32,9 %.

Dans certaines communes, la situation a contraint le ministère de l’Intérieur et le conseil régional à aider les municipalités à organiser le scrutin, tandis que le nombre de bureaux de vote avait été réduit.

Plus généralement, c’est toutefois à l’autre bout du pays, dans la région d’Ústí nad Labem, dans le nord-ouest de la Bohême, où le parti populiste ANO est arrivé largement en tête avec un score de 39,47 %, que la participation a été la plus faible avec un taux de 28,13 %.

Avec 292 sièges dans l’ensemble des treize régions du pays, soit 114 de plus qu’en 2020, le mouvement ANO, qui est par ailleurs arrivé en tête dans dix d’entre elles et en deuxième position dans les trois autres, est l’incontestable vainqueur des élections qui se sont tenues vendredi et samedi. ANO a également obtenu la majorité absolue dans deux régions : Karlovy Vary et Moravie-Silésie. Le taux de participation, qui s’est élevé à 32,91 %, a été le plus faible de ces vingt dernières années pour des élections régionales.

Le parti populiste dirigé par l’ancien Premier ministre Andrej Babiš, qui a réalisé un score global de 35,38 % à l’échelle nationale et dont les représentants occuperont 42 % du nombre total de sièges de conseilleurs régionaux que compte le pays (685),  a nettement devancé le parti conservateur ODS (Parti démocrate civique) du Premier ministre Petr Fiala, qui devra se contenter de 106 mandats.

Une donnée qu’il convient toutefois de relativiser quelque peu puisque la coalition Spolu (Ensemble), composée des deux partis conservateurs ODS et TOP 09 et des chrétiens-démocrates (KDU-ČSL), a vu 59 de ses candidats être élus dans les régions où une liste commune avait été mise sur pied.

Troisième du scrutin, le parti STAN (Maires et indépendants), une des cinq formations de l’actuelle coalition gouvernementale de centre-droit, sera, lui, représenté par 73 de ses membres.

Parmi les partis absents à la Chambre des députés, à noter le retour remarqué sur le devant de la scène du Parti communiste (KSČM), avec 32 sièges.

Pour les Pirates, en revanche, qui avaient réalisé le deuxième meilleur score (12 %) lors des élections précédentes en 2020 et possèdent depuis 99 conseillers régionaux, ce scrutin a pris les allures d’une débâcle. Avec un score global de 3,57 %, ils n’ont décroché que trois sièges dans la région de Plzeň (Bohême du sud-ouest) et disparaissent ainsi des bancs des conseils des douze autres régions du pays.

De son côté, le Premier ministre et leader du parti conservateur ODS (Parti démocrate civique), Petr Fiala, estime que les résultats de ces élections régionales et sénatoriales « reflètent la réalité » et ne constituent à ses yeux « ni un succès, ni un échec fatal ».

Le chef du gouvernement a néanmoins reconnu que le mouvement ANO avait renforcé sa position et qu’il disposait d’un potentiel plus important pour former des coalitions dans les conseils régionaux. « Nous voulions plus, moi certainement en tout cas », a-t-il également admis.

« Ces élections (régionales), aussi semblables puissent-elles paraître à celles d’il y a quatre ans, doivent nous servir de leçon. Nous devons être meilleurs, plus forts et plus performants », a-t-il constaté dans la perspective des législatives qui se tiendront à l’automne 2025. Des élections auxquelles l’ODS, toujours selon le chef du gouvernement, devrait participer en formant une coalition Spolu (Ensemble) avec les partis conservateurs TOP 09 et KDU-ČSL (chrétiens-démocrates) et avec l’ambition « d’empêcher les populistes d’accéder au pouvoir ».

Le premier tour des élections sénatoriales partielles, qui permettront le renouvellement d’un tiers de la Chambre haute du Parlement, s’est également tenu vendredi et samedi. Vingt-sept nouveaux sénateurs seront élus au terme de ce scrutin.

Dès le premier tour, marqué lui aussi par une très faible participation légèrement supérieure à 30 %, cinq candidats ont obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, soit un record dans l’histoire de ces élections.

Parmi eux figure notamment Pavel Fischer, candidat de la coalition composée du parti chrétien-démocrate, des partis conservateurs ODS et TOP 09 et libéral STAN). Actuel président de la commission en charge des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité, l’ancien ambassadeur tchèque en France a réalisé un score de 53 % à Prague dans la 12e circonscription.

Plus généralement, le mouvement ANO ressort comme le vainqueur de ce premier tour, avec là aussi deux candidats qui ont recueilli plus de la moitié des voix : Jana Mračková Vildumetzová dans la circonscription de Sokolov (Bohême de l’Ouest) et Martin Bednář dans celle d’Ostrava (Moravie-Silésie). Pour la première fois de son histoire, la formation dirigée par Andrej Babiš sera ainsi représentée à la Chambre haute. Par ailleurs, dix-neufs autres de ses candidats se sont qualifiés pour le deuxième tour dans les vingt-deux circonscriptions restantes où cela sera nécessaire.

Le deuxième tour de ces élections est prévu vendredi 27 et samedi 28 septembre prochain.