La famille d'à côté : un bon déjeuner pour rapprocher les cultures

Pour la dixième année consécutive, l’association Slovo 21, qui œuvre notamment à l’intégration des étrangers en République tchèque, organise l’événement ‘Rodina Odvedle’ (‘La famille d’à côté’). Ce dimanche, des familles tchèques et étrangères partageront le couvert le temps d’un déjeuner. Denisa Tomanová s’est entretenue avec Karla Čížková, une des coordinatrices d’un projet qui vise à rapprocher les cultures.

Aux côtés de plusieurs initiatives visant par exemple à promouvoir la culture rom avec le festival Khamoro, l’association Slovo 21 est connue et reconnue pour l’organisation de ce moment d’ouverture et d’échange que constitue la manifestation ‘La famille d’à côté’. Membre de l’équipe organisatrice, Karla Čížková présente l’événement :

« ‘La famille d’à côté’ est un projet qui se manifeste sous la forme d’une rencontre à l’occasion d’un déjeuner dominical entre des familles tchèques et des familles étrangères qui vivent en République tchèque. Cette rencontre a toujours lieu un dimanche, la plupart du temps le troisième dimanche de novembre. Cette année, il s’agit de la dixième édition qui va justement se dérouler ce dimanche 24 novembre. »

Une dixième édition qui se tient principalement à Prague et dans quelques autres villes de République tchèque. L’association Slova 21 a été contrainte de réduire la voilure pour des raisons budgétaires mais l’idée généreuse de départ reste. Une idée qui germe « par hasard » il y a plus de dix ans dans l’esprit de la directrice de l’organisation Jelena Silajdžić. Karla Čížková développe :

Photo: Slovo 21

« Le déjeuner du dimanche et l’espace familial sont certainement l’environnement le plus appropriés pour que les gens puissent se rencontrer. Alors pourquoi ne pas inviter quelqu’un chez soi, quand c’est ici qu’on se sent le mieux, le plus libre... ? Et puis, le moment du repas est idéal pour établir des liens. »

Selon Karla Čížková, ce sont près d’un millier de familles qui ont ainsi été mises en relation. Seul critère pour participer à ces repas, les couples étrangers doivent être originaires de pays situés en dehors de l’Union européenne tandis que les demandes des couples mixtes ne sont pas prises en compte. L’association considère en effet dans ce cas de figure que l’intégration est déjà effective. Pour Karla Čížková, ces déjeuners doivent enrichir les deux parties :

Karla Čížková, photo: Ivana Vonderková

« L’objectif principal est d’aider les gens qui souhaitent entrer en contact avec des étrangers qui vivent près de chez eux. Ca, c’est pour le côté tchèque. Ces étrangers, originaires de pays extra-européens, sont nombreux parmi nous et ce repas est une possibilité de discuter avec eux, d’entendre de ses propres oreilles leurs histoires. Dans le même temps, pour les étrangers, c’est une opportunité de nouer des relations avec des Tchèques, avec la population majoritaire. Parce que souvent ils vivent seuls dans des communautés fermées et n’ont pas la possibilité de fréquenter des Tchèques, de discuter avec eux et de voir comment ils vivent chez eux. »

Le concept s’est déjà exporté avec succès dans sept pays et ce n’est pas un hasard. Karla Čížková :

« Les retours sont très positifs, même de la part des familles qui étaient un peu méfiantes au début sur le fait d’inviter quelqu’un chez eux. Ensuite, ils accueillent cela de façon très positive : c’est une très bonne expérience et une très bonne opportunité. »

Preuve que ces repas constituent des expériences bénéfiques, la plupart des familles se revoient après avoir partagé à l’occasion de ces déjeuners un bon goulasch, une délicieuse « svíčková » ou bien encore une escalope tendrement panée accompagnée de sa salade de pomme de terre.