Le congrès sur la douleur en Europe se poursuit à Prague
3000 chercheurs, médecins généralistes et spécialistes de la douleur venus des quatre coins du monde sont réunis à Prague, depuis ce mardi, dans le cadre du IVe Congrès de la Fédération européenne des chapitres de l'Association internationale pour l'étude de la douleur (EFIC-IASP). Jusqu'au 6 septembre, conférences et débats, entre autres, permettront d'établir quelles ont été les récentes avancées effectuées dans les domaines des méthodes d'évaluation et de traitement de la douleur. Chef du Département de physiologie normale, pathologique et clinique de la IIIe faculté de médecine de l'Université Charles, Richard Rokyta est aussi secrétaire général du Comité tchèque d'organisation de ce congrès intitulé « L'Europe contre la douleur, ne souffrez pas en silence ». Guillaume Narguet lui a demandé comment se soignaient les douleurs chroniques en République tchèque et à quel niveau se situait la recherche tchèque par rapport aux autres pays européens :
Qu'est-ce qui devrait donc changer pour que la douleur soit reconnue comme une priorité de santé publique ?
« Alors ça, c'est une activité de longue durée parce qu'il faut apporter beaucoup d'éclaircissements, mener beaucoup de discussions sur la question, informer le public dans la presse, en parler dans tous les médias et, surtout, toujours en discuter avec les responsables du ministère de la Santé. Mais nous, nous croyons que l'on aboutira à un résultat satisfaisant. »
Parmi les nombreuses personnalités présentes à Prague pour ce congrès figure notamment M. Bernard Kouchner. Pourriez-vous nous dire un mot sur la conférence qu'il va tenir ?
« M. Kouchner va donner une conférence importante sur le thème de la douleur dans la société, c'est à dire sur le rôle ou la position du traitement de la douleur dans la santé publique en Europe. »
Pensez-vous que le congrès aboutira à des avancées dans la recherche et la lutte contre la douleur ?
« Certainement. Chaque congrès permet d'ouvrir de nouvelles voies dans la recherche et le traitement, des instructions sont également données. Mais les discussions restent le plus important. »
Dernière question, que pensez-vous de la récente décision rendue par le gouvernement néerlandais de légaliser la vente de cannabis en pharmacie sur ordonnance médicale, mesure qui est notamment destinée à lutter contre la douleur ?« Pour ce qui est de la douleur, le cannabis est très bien, mais le prolème est lié à la dépendance. Vous savez que dans ce domaine, aux Pays-Bas, ils sont beaucoup plus libéraux, mais il faut attendre avant de dire si c'est une bonne ou une mauvaise décision. Je ne peux donc pas encore m'exprimer. Il faut néammoins rester prudent car le danger est grand. Le cannabis en lui-même... ça va, mais le problème est qu'avec sa prise peut commencer une dépendance avant de continuer avec d'autres drogues, d'autres substances. Ca, c'est, je le répète, le véritable danger. »