Les héritiers de la famille Baťa réclament un milliard d’euros de dommages et intérêts à la Slovaquie pour les biens nationalisés en 1945

Les héritiers de Jan Antonín Baťa, qui a dirigé la célèbre société d’origine tchèque des Chaussures Baťa entre 1932 et 1945, réclament à la Slovaquie des dommages et intérêts d’un montant d’environ un milliard d’euros pour les biens qui ont été confisqués à la famille Baťa au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Le petit-fils de Jan Antonín Baťa, John Nash, a fait savoir qu’il donnerait plus de détails sur la demande de compensation la semaine prochaine. Le ministère slovaque des Finances a refusé de commenter l’information, expliquant qu’il devait d’abord prendre connaissance du dossier. A l’époque de la Tchécoslovaquie, plusieurs usines du groupe tchèque Baťa, basé à Zlín (Moravie), se trouvaient en Slovaquie. Les biens de la famille ont été confisqués et nationalisés partout dans le pays en 1945 dans le cadre de l’application des décrets dits Beneš (du nom du président de la Tchécoslovaquie de l’époque), Jan Antonín Baťa ayant été condamné pour sa prétendue collaboration avec le régime nazi pendant la période du Protectorat de Bohême-Moravie. En République tchèque, une procédure judiciaire semblable à celle engagée ces jours-ci en Slovaquie est en cours depuis plusieurs. Cinq héritiers de Jan Antonín Baťa, qui était le demi-frère du fondateur de l’entreprise Tomáš Baťa, réclament à l’Etat tchèque un peu plus de deux millions d’euros.

Auteur: Pierre Meignan