La lustration est à revoir
Toutes les attestations dites de lustration, délivrées par le ministère de l'Intérieur au début des années quatre-vingt-dix et témoignant de l'appartenance ou non à la police secrète sous le communisme, seront vérifiées. Cette mesure est rendue nécessaire par la découverte de plus de cent attestations négatives délivrées à d'anciens agents travaillant aujourd'hui en qualité d'officiers supérieurs au ministère de la Défense.
Toutes les attestations dites de lustration, délivrées par le ministère de l'Intérieur au début des années quatre-vingt-dix et témoignant de l'appartenance ou non à la police secrète sous le communisme, seront vérifiées. Cette mesure est rendue nécessaire par la découverte de plus de cent attestations négatives délivrées à d'anciens agents travaillant aujourd'hui en qualité d'officiers supérieurs au ministère de la Défense. Au total, quelque 400.000 attestations ont été délivrées et leur vérification prendrait plusieurs semaines, apprend-on du chef de la Section de sécurité au ministère de l'Intérieur, Ales Sulc. En clair, l'opération de lustration si célèbre, le mot ayant intégré la langue française, est à revoir.
Pour sa part, le ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, ne reconnaît que 16 cas au passif de son département, et précise qu'en fait les fausses attestations sont au nombre de 130. Selon lui, tout cela est arrivé à un moment où la procédure de lustration n'était pas encore rodée. D'autres officiers de la défense nationale, qui n'ont pas subi de lustration, pour avoir servi dans le contre-espionnage, seraient aussi détenteurs d'attestations négatives.
Pour le Premier ministre tchèque Milos Zeman, les attestations négatives de lustration sont présumées avoir été délivrées par le sénateur de l'Union de la liberté, Jan Ruml, en sa qualité de vice-ministe de l'Intérieur à l'époque et qui, plus tard, allait devenir ministre de l'Intérieur pour l'ODS. Ainsi, Milos Zeman rejoint la position de Vaclav Klaus sur cette question, sauf qu'il estime que les prédécesseurs de Ruml à la tête de ce département, à savoir Lubos Dobrovsky et l'ancien ministre fédéral de l'Intérieur, Jan Langos, doivent expliquer le pourquoi de cette bavure. Mais les intéressés se sont défendus, tandis que le président Vaclav Havel minimise ce scandale en précisant que, de toute façon, la lustration ne pouvait être parfaite.
Sur cette question, Omar Mounir a demandé son avis à l'ancien dissident, Petr Uhl. Ecoutons-le.
(Petr Uhl incrimine la loi sur la lustration, estime qu'on ne devait pas déchoir des citoyens du droit de travailler dans la fonction publique sans leur donner le droit de se défendre. Il admet cependant que ceux qui ont triché doivent être punis.)