La peine capitale n'existe plus en République tchèque
L'exécution de Mc Veigh aux Etats-Unis a ranimé des interrogations sur les différents aspects du problème de la peine capitale. Où en est-on avec cette peine suprême en République tchèque ? Alena Gebertova a lu pour vous le quotidien Lidove noviny de ce mardi.
Le Parlement tchécoslovaque a annulé la peine capitale en janvier 1990. Le dernier condamné fut exécuté le 2 février 1989. La dernière exécution publique, filmée en plus, a été celle, de Karl Hermann Frank, protecteur nazi de Bohême-Moravie. Il a été pendu le 22 mai 1946. Voici encore quelques chiffres : entre 1918, année de la naissance de la République tchécoslovaque, et 1989, année de la chute du régime communiste, au total 2 286 personnes ont été exécutées en Tchécoslovaquie. Le plus grand nombre en revient à la période de l'occupation allemande. Le bourreau allemand qui accomplissait cette mission sinistre dans la prison de Pankrac s'appelait Karl Weiss.
Par ailleurs, c'est dans cette même prison qu'ont eu lieu les exécutions des adversaires du régime communiste, dans les années cinquante. Le plus grand nombre de condamnations à mort a été signé par le Président dit « ouvrier », Klement Gotwald : plus de deux cents, rien qu'entre 1948 et 1953. A cette époque là, l'échaffaud a remplacé la guillotine. En cas de haute-trahison, les condamnés ont pu être fusillés... Le dernier prisonnier politique en Tchécoslovaquie a été exécuté au début des années soixante. C'était Jan Bocan.
Dès l'abolition de la peine capitale, en 1989, son éventuel renouvellement n'a jamais fait l'objet, en Tchéquie, d'une vraie campagne populiste, en dépit de la montée du crime dans le pays. Ou, encore moins, d'une sérieuse discussion. N'empêche qu'il existe au sein de la société tchèque - on en trouve partout - des forces et des personnes qui seraient pour.