Pillage en Europe - une publication présentée à Prague
Au lendemain de la chute du rideau de fer, l'ouverture des frontières s'est manifestée par l'augmentation du vol et du pillage du patrimoine. Une information d'Alena Gebertova.
Dans les années 90, le pillage du patrimoine et son trafic illicite ont pris une ampleur dramatique. Ce sont plus particulièrement les objets religieux qui sont la cible privilégiée des trafiquants. Pour les spécialistes, le pillage dans les églises tchèques n'a pas de précédent sauf pendant la révolte hussite au quinzième siècle. Les chiffres en disent long : on estime que, depuis 1986, entre 30 000 et 40 000 objets ont été volés dans des institutions religieuses tchèques. La situation, existant dans ce domaine en République tchèque, ainsi qu'en France, en Italie et en Hongrie, est décrite dans une récente publication, Pillage en Europe, qui est le quatrième volume de la série 'Cent objets disparus'. Publiée par le Conseil international des musées, elle vient d'être présentée, ces jours-ci, à Prague. M. Jacques Perot, président de l'ICOM, a dit à cette occasion.
"Je voudrais brièvement rappeler quels sont les graves dangers qui menacent le patrimoine de l'humanité : catastrophes naturelles, conflits armés, fouilles clandestines, vols, trafic illicite. Tous sont des menaces et des terribles méfaits qui atteignent notre patrimoine. Mais plus particulièrement pour le trafic illicite... je dois dire que le trafic illicite des biens culturels est un fléau mondial qui menace le patrimoine de l'ensemble des pays du monde. Le combattre est un devoir. La situation, vous le savez, est très préoccupante. Je rappelle que vols, fouilles clandestines, exportations illicites, se multiplient. Que faire ' Nous considérons que nos sociétés sont toutes concernées, mais que certaines professions doivent s'engager d'une manière encore plus active dans la lutte contre ce trafic illicite".
Les objets volés ne sont rendus que, rarement, à leurs premiers propriétaires. Mais il existe des exceptions heureuses. Ainsi, la précieuse sculpture de l'évangéliste Marc, volée en 1998 dans l'église Saint-Guy à Jemnice et transférée en Autriche, a pu être remise, ce mardi, par Jiri Grusa, ambassadeur tchèque à Vienne, au maire de la ville, Milan Havlicek...
Le pillage du patrimoine européen est un thème qui mérite plus d'attention, aussi, sur les ondes de Radio Prague. Nous y reviendrons le mardi prochain, dans le cadre du programme la Tchéquie au quotidien.