Le jardin comme phénomène culturel
En France, juin est le mois des jardins. A cette occasion l'Institut français de Prague a invité en République tchèque l'historienne des jardins, Mme Monique Mosser, interrogée par Magdalena Segertova.
"Dominique Paillarse, directeur de l'Institut français, nous a organisé quelques visites, mais surtout, nous avons pu rencontrer nos collègues tchèques. On s'est aperçu qu'il y a, chez vous, un très beau travail qui est fait aussi avec certaines difficultés : il y a un problème d'avoir une politique qui protège correctement les lieux avec les menaces de pollution de l'eau... J'ai vu aussi des travaux magnifiques, comme par exemple les jardins sous le Château de Prague, où l'on a fait des restaurations tout à fait exemplaires. En fait, on s'aperçoit qu'on partage un peu les mêmes intérêts, les mêmes préoccupations. C'est intéressant aussi au niveau des formations des spécialistes, des architectes paysagistes, des historiens... Moi-même, je dirige en France une formation de troisième cycle sur ces questions-là et ça serait peut-être intéressant d'arriver à avoir des échanges, de travailler ensemble sur certains lieux."
Je voyage beaucoup et je crois qu'il est important de faire ce travail au niveau international, car selon les pays, on n'a pas les mêmes réflexions... J'ai travaillé par exemple en Chine, où il y a un très grand parc près de Pékin qui est en train de disparaître... Il est nécessaire de confronter les expériences et de comprendre que ce phénomène des jardins est vraiment un problème universel. Il renvoie les gens de toutes les cultures à une responsabilité par rapport à la nature et à toutes les transformations du monde moderne. Il y a donc une réflexion en profondeur, quasiment d'ordre philosophique par rapport à ce monde que nos ancêtres ont su si bien créer et que nous avons tant de mal à poursuivre."