A la découverte des liens entre la Tchéquie et le Canada

Canada

Les Tchèques et le Canada, tel est le thème du Magazine culturel de cette semaine. Pourquoi est-ce que je l'ai choisi ? Parce que, tout au long du mois de mars, nous avons célébré, à Prague, la Francophonie. Et s?il existe un pays qui aime souligner à chaque occasion son esprit francophone, c'est justement le Canada. Mais ce n'est pas tout. Quant on s'intéresse un peu aux relations tchéco-canadiennes, dans tous les domaines de la vie, on s'aperçoit que le lien entre les deux pays est très fort, inébranlable. Et c'est très bien. Suivre les traces des Tchèques au Canada, c'est une véritable aventure et je vous invite à la vivre avec moi.

Dire qu'un Tchèque moyen connaît du Canada surtout le hockey sur glace ne serait pas tout à fait faux. Le goût des Canadiens pour ce sport d'hiver, fort aimé en Tchéquie aussi, nous est très sympathique. Et après ? La nature et les gens, voilà ce qui nous plaît énormément sur le pays de la feuille d'érable. La nature, puisqu'elle est vierge, les Canadiens puisqu'ils sont tolérants. Jan Drabek, enseignant, diplomate et écrivain, vit à Vancouver. Il fait partie de la vague d'immigrés tchèques qui ont quitté leur patrie après l'arrivée des communistes au pouvoir, en février 1948. Sa femme est Canadienne et lui-même, bien que bilingue, se sent, en écrivant, plus sûr en anglais qu'en tchèque. Dans une interview récente pour le quotidien tchèque Lidove noviny, il a dit ceci : « La plus grande différence entre le Canada et la République tchèque ? Au Canada, la démocratie est déjà bien installée. Je ne dis pas que tous les Canadiens sont gentils, mais cette sensation permanente de l'esprit démocratique, cette sécurité, c'est formidable. Et, en plus, n'oubliez pas que c'est un Etat de plusieurs nationalités, tandis qu'en Bohême et en Moravie, 99% des habitants sont Tchèques ».

Donnons maintenant la parole à une femme. Elle s'appelle Lenka Rovna, elle est professeur à l'Université Charles et auteur du livre Histoire du Canada, dont la deuxième édition a été lancée, à Prague, dans le cadre des Journées de la Francophonie. Écoutez ce qu'elle m'a dit à propos du pays dont elle est follement amoureuse : « J'ai vécu au Canada pendant quatre ans. J'ai enseigné aux universités canadiennes et étudié l'histoire et le système politique du Canada. J'ai dévoré les romans des écrivains canadiens, je me suis baignée dans le lac Ontario, j'ai fait de l'alpinisme dans les montagnes Rocheuses... Quant on vit tout cela, on succombe obligatoirement au charme de ce pays. Qu'est-ce que les Canadiens pourraient nous apprendre ? La tolérance. Et inversement ? Les Tchèques savent se débrouiller dans chaque situation, ils sont très imaginatifs, créatifs - voilà ce qui manque un peu aux Canadiens », pense le professeur Lenka Rovna. On reviendra à son livre dans quelques instants...

Les Tchèques célèbres, installés au Canada

est claire comme le jour : l'industriel Tomas Bata, 85 ans, dont les entreprises chaussent le monde entier. Mais il n'est pas tout seul dans la galerie de grandes figures tchèques, vivant au-delà de l'Atlantique... Côté littérature, impossible de ne pas citer les noms des écrivains Josef Skvorecky et de son épouse Zdena Salivarova, fondateurs de la plus importante maison d'édition tchèque en exile, Sixty-Eight Publishers. Les époux Skvorecky vivent à Toronto, tout comme une grande vedette de cinéma tchèque des années 60, Vladimir Pucholt.

...Et les Canadiens ?

Existent-ils aussi des Canadiens, passionnés pour tout ce qui est tchèque, allez-vous me demander peut-être. Bien sûr ! Par exemple, l'historien et politologue H. Gordon Skilling, grand connaisseur de l'oeuvre de Tomas Garrigue Masaryk, premier Président tchécoslovaque, et enseignant à l'Université de Toronto, où il dirige un séminaire tchèque. N'oublions pas non plus John Reeves, compositeur, écrivain, poète et journaliste à la radio. Pendant des années, il faisait découvrir aux Canadiens, dans ses émissions, la culture et la littérature tchèques. Après la Révolution de velours, l'Association tchécoslovaque au Canada lui a décerné le Prix Masaryk. A vous maintenant de m'écrire si vous connaissez d'autres Canadiens dont le coeur bat pour le petit pays au centre de l'Europe... Le Magazine culturel touche peu à peu à sa fin... Avant de vous quitter, je vous propose d'écouter les impressions canadiennes d'une Tchèque qui aime voyager et comparer tout ce qu'elle voit au-delà de la frontière avec son quotidien. Ma collègue Alena Gebertova se souvient...

Auteurs: Alena Gebertová , Magdalena Segertová
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