La Terre et la Lune d'un petit garçon du ghetto juif de Terezin, en Bohême centrale, étaient à bord de la navette spatiale Columbia

L'explosion de la navette spatiale américaine Columbia, photo: CTK

L'explosion de la navette spatiale américaine Columbia est omniprésente dans la presse tchèque. Photos et commentaires en tout genre s'étalent en première page des quotidiens de ce lundi. Mais dans chacun d'entre eux, une attention toute particulière est portée à Ilan Ramon et à un dessin particulier que l'astronaute israélien avait emmené avec lui.

Les membres de l'équipage de la navette spatiale Columbia,  photo: CTK
Ilan Ramon était un des sept membres de l'équipage de la navette spatiale Columbia qui s'est désintégrée, samedi, dans le ciel texan, au retour d'une mission scientifique de 16 jours en orbite. Ilan Ramon était aussi un astronaute israélien, premier homme de l'histoire de son pays à participer à un vol spatial habité. Un père de quatre enfants, ancien pilote de chasse des forces aériennes israéliennes, qui avait notamment participé, en 1981, à la destruction du rêve de Saddam Hussein, lors d'une opération périlleuse de bombardement d'un réacteur atomique irakien. Ilan Ramon, un destin hors du commun, dont la présence à bord de la navette Columbia avait été perçue par beaucoup comme un symbole moral. A Tel-Aviv, il était considéré comme un héros national.
L'explosion de la navette spatiale américaine Columbia,  photo: CTK
Un statut dont l'astronaute avait bien conscience, puisque lui-même se considérait avant tout comme un représentant d'Israël. « Je sais que mon vol est symbolique pour les Israéliens, et en particulier pour ceux qui ont survécu à l'holocauste. Je suis né en Israël et pour nombre de gens, ma mission est comme un rêve qui se réalise », affirmait-il ainsi quelques jours avant le décollage.

Europe aux camps de concentration. Un fait historique familial qui poussa le cosmonaute à emmener dans l'espace un dessin de Petr Ginz, petit garçon juif mort, en 1944, dans le ghetto de Terezin, en Bohême centrale, à l'âge de 14 ans. Un croquis qui représente la planète Terre vue depuis la Lune. Un dessin conservé dans le musée de l'holocauste de Jérusalem et étonnamment proche de la réalité, malgré le fait qu'il fut esquissé 27 ans avant que le premier homme ne pose un pied sur la Lune. C'est la soeur de Petr Ginz qui avait demandé à l'astronaute Ilan Ramon de glisser parmi ses affaires personnelles le dessin. En mémoire de son frère et de celle du peuple juif. Mais alors que la soeur de Petr Ginz affirmait sentir, avec le dessin, la présence de son frère à bord de la navette Columbia, l'explosion de cette dernière l'aura emmené et gardé au ciel pour une seconde fois.