La Tchéquie, sans position officielle par rapport à la crise irakienne, prend des faux-fuyants

Soldats américains, photo: CTK

Selon une déclaration faite devant la presse internationale, ce mardi 18 mars, par le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, 45 pays forment une coalition pro-américaine pour le désarmement de l'Irak. Et sur la liste des 30 pays ayant accepté de voir leur nom rendu public, figure, sans surprise, celui de la République tchèque. Pourtant, à quelques heures encore de la fin de l'ultimatum adressé par George W. Bush à Saddam Hussein pour qu'il quitte l'Irak, l'attitude officielle de la République tchèque restait toujours très ambiguë. Et pour cause : sans mandat de l'ONU, les Tchèques attendaient les premières offensives américaines pour faire part de leur position !

Soldats américains,  photo: CTK
La réunion du Conseil de sécurité de l'Etat tchèque, pourtant qualifiée d'extraordinaire, avait accouché, lundi soir, d'une souris. Alors que l'ensemble des observateurs, eux-mêmes jusqu'alors plutôt dubitatifs dans leurs commentaires, espéraient une prise de position ferme et définitive des responsables de la diplomatie tchèque sur la crise irakienne, les membres du Conseil avaient préféré prendre le contre-pied de cette attente en choisissant la voie, prudente mais frileuse, de l'attentisme. Les Tchèques, soucieux de l'avenir de leurs relations tant avec les Etats-Unis qu'avec l'Europe, décidaient, en effet, que sans mandat de l'ONU, ils attendraient le début des représailles américaines en Irak pour annoncer leur position officielle. Dans le même temps, le Conseil de sécurité confirmait le mandat de l'Unité de décontamination chimique de l'Armée tchèque, basée depuis plusieurs semaines au Koweït. Mais peu avant le discours prononcé d'un ton décidé et convaincu par George W. Bush à la Maison Blanche, cette attitude ressemblait quelque peu à une fuite, un échappatoire, devant une prise de responsabilités essentielle pour le crédit du pays.

Ce mardi, les choses ont peu évolué. Le président de la République, Vaclav Klaus, s'est déclaré contre toute offensive. Selon lui, le mandat tchèque est suffisamment clair, il laisse la porte ouverte à une participation à une aide humanitaire. De leur côté, plusieurs membres du cabinet du Premier ministre, Vladimir Spidla, aimeraient que la position officielle du pays soit enfin clairement définie. Un souhait également partagé par les partis de l'opposition, quelque soit leur bord. Mais à l'image de ce qui se passe au sein de la coalition gouvernementale, là-aussi, les avis divergent sur la position à adopter.

A quelques heures de la fin du délai dont disposait Saddam Hussein pour fuir Bagdad, l'ensemble de la classe politique et de l'opinion publique attendait donc de la session du Conseil des ministres, ce mercredi après-midi, que la position officielle tchèque soit exprimée une bonne fois pour toutes.