Une jeune mère irakienne, d'abord refoulée malgré son visa, est aujourd'hui autorisée à revenir à Prague

L'histoire dramatique de Salia Khalaf, une jeune mère irakienne refoulée à l'aéroport de Prague, le 3 avril dernier, alors qu'elle était en possession d'un visa valable, a suscité un réel sentiment de honte et de colère parmi les sphères bien pensantes tchèques à l'égard des autorités policières du pays. Mais en réaction, une chaîne de solidarité s'est rapidement mise en place, ce qui permettra à Salia Khalaf de bientôt revenir en Tchéquie, pouvant ainsi enfin faire soigner son petit garçon gravement malade.

Venue à Prague dans l'espoir de pouvoir faire examiner son fils âgé de deux ans atteint d'une poliomyélite que les médecins irakiens n'ont pas les moyens de soigner, Salia Khalaf avait été priée, à son arrivée à Prague, de reprendre le premier avion pour Damas, sa provenance initiale. Bien qu'ayant obtenu son visa à l'ambassade de République tchèque en place à Bagdad, la jeune femme, enceinte de deux mois, avait alors été considérée par le service d'immigration de la police comme « sujet pouvant compromettre la sécurité du pays » et interdite, de ce fait, d'entrée sur le territoire tchèque. Plus grave encore, lors du vol retour en direction de la capitale syrienne, Salia Khalaf avait été victime de saignements avant de faire une fausse-couche quelques heures plus tard à l'hôpital.

Et si, dans un premier temps, seul le quotidien Lidové noviny avait rapporté l'information, celle-ci a très vite été reprise par l'ensemble de la presse tchèque. De nombreuses voix critiques, notamment en provenance d'organisations humanitaires, n'ont dès lors pas tardé à s'élever, entraînant par là-même la naissance d'une vague de solidarité visant à venir en aide à la jeune mère irakienne.

Aujourd'hui, Salia Khalaf, son fils, mais aussi son mari, sont en possession d'un nouveau visa, obtenu à Damas, ville dans laquelle ils sont restés à cause de la situation en Irak. Ce vendredi, toute la famille prendra la route de Beyrouth, au Liban, d'où ils embarqueront pour Prague. C'est l'association tchèque humanitaire « L'homme en détresse » qui prend à charge les frais des billets d'avion aller-retour de Salia Khalaf et de son fils, le ministère des Affaires étrangères faisant valoir qu'il ne dispose pas de suffisament de fonds pour financer un tel voyage ! La ministre de la Santé, Marie Souckova, a pour sa part affirmé que la République tchèque était « un pays avec de telles valeurs humanitaires qu'aider l'enfant et lui payer son traitement serait un geste tout à fait dans l'ordre des choses »...