La République tchèque est l'un des six pays conviés par les Etats-Unis à participer, à partir de ce lundi, à Bagdad, à la conférence visant à mettre en place un gouvernement provisoire en Irak. La mission de la délégation tchèque est de faire partager son expérience en matière de passage d'un système totalitaire à la démocratie et à un Etat de droit.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, plus de deux semaines après la fin des combats et les chutes successives de Bagdad et Tikrit, le Parlement tchèque n'a toujours pas rendu publique la position officielle du pays par rapport à la guerre en Irak ! Le président de la République, Vaclav Klaus, et le Premier ministre, Vladimir Spidla, ont, de leur côté, régulièrement fait savoir que la République tchèque ne se rangeait pas dans le camp de la coalition des forces alliées pro-américaines. Malgré cela, une délégation tchèque, représentée par l'ambassadrice en place au Koweït, Jana Hybaskova, a été invitée, en compagnie de la Grande-Bretagne, de l'Australie, de la Pologne et de l'Espagne, à prendre part à une conférence dont le but est de faire émerger une nouvelle direction politique en Irak. La réunion, à laquelle assisteront 400 représentants spirituels, chefs de tribus, intellectuels et anciens militaires irakiens, est placée sous l'égide du ministère de la Défense américain et de son Bureau pour la reconstruction et l'aide humanitaire.
L'hôpital militaire de campagne à Bassora, photo: CTK
Rangée, presque malgré elle, parmi les pays considérés comme vainqueurs de la guerre, la République tchèque peut toutefois se targuer de l'opportunité qui lui est aujourd'hui offerte de particper à la reconstruction politique de l'Irak grâce à sa présence dans le Golfe depuis le début des hostilités. Ainsi, une unité de décontamination chimique est en place au Koweït depuis mars 2002, et un hôpital militaire de campagne a récemment été envoyé à Bassora, dans le sud de l'Irak, pour venir en aide aux civils.
D'ici à deux semaines, les Tchèques enverront donc dans la capitale irakienne une équipe composée d'une vingtaine de personnes, dont le travail consistera avant tout à participer au rétablissement des autorités administratives locales, notamment par la formation d'un nouveau personnel. Reste toutefois désormais à trouver les responsables compétents qui seront censés parler couramment anglais et bien comprendre le monde arabe et son évolution.