Violence chez les jeunes : le gouvernement s'inquiète

Les meurtres récemment commis, à quelques jours d'intervalle, par deux mineurs de moins de quinze ans sur deux femmes âgées respectivement de quatre-vingt-un et quatre-vingt-quatre ans, a relancé le débat en République tchèque sur l'efficacité de la législation relative à la criminalité et à la dlinquance chez les jeunes. Un dossier délicat qui traîne en longueur depuis plusieurs années, mais sur lequel le gouvernement a décidé de se pencher de plus près.

Mercredi, l'équipe du Premier ministre Stanislav Gross a adopté un rapport selon lequel les lois en vigueur dans ce domaine seraient bonnes, tout en étant obligée de constater que leur application par les autorités compétentes laissent à désirer. Dans le même temps, le cabinet a également dû déplorer, depuis trois ans, une chute de 20 % des effectifs dans les centres, foyers et autres maisons de l'enfance, ainsi qu'un manque de coopération dans le traitement et le suivi des dossiers entre la police, les tribunaux et les différents spécialistes intervenant dans le suivi des jeunes.

Un peu paradoxalement, malgré cette réalité préoccupante, les statistiques tenues par le ministère de l'Intérieur laissent apparaître une baisse sensible du nombre de délits entre 2000 et 2003. Mais bien au-delà des chiffres eux-mêmes, c'est surtout la gravité des actes commis, leur perception et leur banalisation par leurs auteurs qui restent le point le plus sensible et le plus problématique. C'est pourquoi le ministre de la Justice, Pavel Nemec, réfléchit, entre autres, à l'éventualité de faire passer l'âge légal de responsabilité de quinze à quatorze ans. Une mesure dont l'objectif serait de faire prendre conscience plus tôt aux fautifs des risques qu'ils encourent à travers leur comportement.

Surtout, pour remédier aux 4500 fugues des centres sociaux recensées par la police l'année dernière, le ministère de l'Education nationale étudie la possibilité de créer des établissements spéciaux pour jeunes délinquants, établissements desquels il leur serait impossible de s'échapper. Là, un soin tout particulier serait porté aussi bien à l'éducation pédagogique qu'au suivi psychiatrique.