Roland Garros : 18 ans après, un Tchèque en demi-finale
Pour la première fois depuis Petr Korda en 1992, un Tchèque disputera les demi-finales des Internationaux de France de tennis. En quart de finale, mardi, à Roland Garros, Tomáš Berdych a en effet éliminé le Russe Mikhail Youzhny en trois sets (6-3, 6-1, 6-2). Vendredi, il retrouvera le tombeur de Roger Federer, le Suédois Robin Söderling.
Déjà impressionnant lors de son huitième de finale contre Andy Murray, Berdych a été encore un peu plus dominateur contre Mikhail Youzhny, qui n’a pratiquement pas existé sur le court Suzanne Lenglen. En un peu moins de deux heures, le Tchèque, une nouvelle fois très performant au service, n’a concédé que six jeux à son adversaire.
Dans le deuxième set, de retour sur le court après une interruption d’une cinquantaine de minutes causée par la pluie, Berdych n’a perdu que trois petits points et a écoeuré Youzhny à force de coups gagnants le long des lignes malgré une terre battue très lourde. Pour autant, ce n’est que dans le troisième set, à 4-1 en sa faveur, que Tomáš Berdych a commencé à croire qu’il avait match gagné :« C’est quand même plus facile de jouer lorsque vous avez deux breaks d’avance. Cet avantage vous permet de prendre plus de risques. Vous savez que si vous perdez votre jeu de service, vous en avez toujours un autre d’avance. Mais cela ne m’a pas empêché de continuer à être agressif, même sur son service. Je voulais en finir le plus vite possible, j’ai donc attaqué chaque balle pour ne lui laisser aucune chance de revenir dans le match. »Après cinq matchs depuis le début du tournoi, Tomáš Berdych n’a donc toujours pas perdu le moindre set, un bilan dont seul Rafael Nadal peut également se targuer. Pas mal pour un joueur pour lequel la terre battue n’est pas la surface de prédilection, même si le Tchèque voulait rester les pieds sur terre après sa qualification :
« Les matchs sont plus difficiles qu’ils en ont parfois l’air. Je pense notamment au premier tour. J’ai affronté un qualifié, tout le monde pense que ce sera facile, mais je n’ai gagné le premier set qu’au tie-break. Qui sait ce qui se serait passé si je l’avais perdu… Mais le tennis aujourd’hui est comme ça, c’est très équilibré. Me voilà maintenant en demi-finale, et je suis simplement content de ne pas avoir disputé de matchs à rallonge pour en arriver jusque-là, cela m’a permis d’économiser quelques forces pour la suite. » En demi-finale, vendredi, contre Robin Söderling, Berdych pourrait bien avoir besoin de ses quelques forces économisées dans un match entre cogneurs qui risque d’être une autre paire de manches. Car avant de devenir le sixième joueur tchèque de l’histoire à se qualifier pour la finale de Roland Garros voire de rêver à en devenir le quatrième vainqueur, après Jaroslav Drobný, Jan Kodeš et Ivan Lendl, Tomáš Berdych devra d’abord se défaire du finaliste de l’an dernier, le seul à avoir battu Nadal à Paris ces six dernières années. Une performance qui vous pose quand même un homme…