Tennis – Roland Garros : à Paris, Tomáš Berdych n’y arrive pas

A Roland Garros, les représentants tchèques ont réalisé une piètre entame de tournoi. A commencer par le premier d’entre eux : après plus de quatre heures d’une lutte acharnée, Gaël Monfils, 81e joueur mondial, est venu lundi à bout de Tomáš Berdych. Tout comme ses compatriotes Radek Štěpánek, Andrea Hlaváčková, Barbora Záhlavová et Karolína Plíšková, le meilleur espoir tchèque quitte la compétition prématurément.

Tomáš Berdych, photo: CTK

En dix participations à Roland Garros, Tomáš Berdych a par cinq fois été sorti dès le premier tour, deux fois au second tour, un bilan peu flatteur pour le talentueux Tchèque. Il faut dire que les joueurs et le public français ne l’apprécient pas particulièrement : en 2008, un sondage du journal Le Parisien réalisé auprès de onze des meilleurs joueurs hexagonaux le désignait comme « le tennisman le plus antipathique du circuit ». La faute à son caractère parfois difficile : refus répétés de serrer la main de son adversaire, contestations auprès de l’arbitre, gestes d’antijeu, le meilleur représentant masculin du tennis tchèque n’inspire pas de prime abord la sympathie. Pourtant lundi, sorti dès le premier tour une nouvelle fois par un joueur français, Gaël Monfils, pourtant en perte de vitesse depuis quelques années, le n° 6 mondial a semblé accepter sa défaite avec philosophie :

« Dans chaque tournoi auquel je participe, j’essaie d’aller le plus loin possible, de jouer mon meilleur tennis. Et si je repense à ce match, je trouve que cela n’a pas été une si mauvaise rencontre. J’ai eu une opportunité. [Gaël Monfils] en a eu une également et il a su la transformer. Il a très bien servi. Perdre au premier tour ou en quart de finale m’est complètement égal. J’aurais considéré ce tournoi réussi à partir des demi-finales. »

Mené deux sets à rien, Tomáš Berdych est bien revenu dans la partie lors des deux sets suivant mais le Tchèque n’est pas parvenu à prendre l’ascendant psychologique sur Gaël Monfils, qui, poussé par le public du court Philippe-Chatrier, s’est battu comme un beau diable pour finalement arracher une victoire inespérée (7-6, 6-4, 6-7, 6-7, 7-5). Le Français a partagé son bonheur avec le public à l’issu de la rencontre :

Gaël Monfils, photo: CTK

« C’était un match très compliqué, je savais que j’allais devoir beaucoup courir. Je pense que je me suis battu et j’ai cru en moi jusqu’au bout, jusqu’au dernier point. Vous m’avez poussé et vraiment, c’est magique ici. »

Tomáš Berdych s’en est allé sans faire de vague et la séance d’autographes à laquelle il s’est livré avant le match auprès de ses fans participera peut-être à redorer son blason dans le pays aux trois cents fromages.

L’autre déception côté tchèque, c’est la défaite de Radek Štěpánek, avec lequel Tomáš Berdych a conduit la République tchèque à la victoire l’an passé en Coupe Davis, une déconvenue en trois sets très disputés (6-7, 6-7, 6-7) face à l’Australien Nick Kyrgios, de 16 ans son cadet. Bien qu’il n’espérait pas aller très loin, l’expérimenté Radek Štěpánek (34 ans) ne cachait pas son amertume :

« Je ne m’attendais pas à faire de miracles mais en aucun cas je ne m’attendais à cela. C’est comme ça. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas joué contre un joueur aussi jeune mais dans ce match, cela ne s’est pas vu. Aujourd’hui, la chance a tourné. J’ai eu cinq balles pour remporter un tie-break. J’ai rarement vécu une telle impuissance en tie-break. »

Chez les hommes, seul Lukáš Rosol a pour l’instant franchi l’enfer du premier tour en écartant facilement l’Espagnol Père Riba. Dans le tableau féminin, les Tchèques connaissent un début de tournoi également difficile avec une victoire, celle de Petra Cetkovská, pour quatre rencontres. Ce mardi après-midi, Petra Kvitová dispute son premier match, espérons que ce ne soit pas le dernier, face à la Française Aravane Rezaï. La 7e joueuse mondiale tentera de faire aussi bien voire mieux que l’an dernier, où elle avait atteint les demi-finales de la compétition.