Le monde disparu des Roms et des Sintis tchèques
« Un monde disparu », tel est le titre de l'exposition qui présente des photographies de Roms et Sintis tchèques d'origine. Du 6 au 29 septembre, la Galerie nationale rend hommage à cette importante minorité de République tchèque, en montrant des photos de l'avant-guerre.
C'est parce que se trouvent une porcherie et un espace récréatif sur les sites de deux camps de concentration à Lety et à Hodoninek que le Comité pour l'indemnisation des victimes rom de la Shoah a été créé, pour faire en sorte que la mémoire des victimes soit honorée. Cenek Ruzicka espère que l'exposition sera aussi l'occasion pour les jeunes générations de découvrir le destin des populations rom. Car le souvenir fait défaut jusque dans les livres scolaires. RP a demandé à Cenek Ruzicka pourquoi :
« Je réfléchis à cette question toutes les semaines. J'ai trouvé une explication : c'est parce que la société tchèque a participé à l'assassinat des Roms durant la guerre. C'est de la mauvaise conscience. Prenez Lety et Hodoninek, deux camps de concentration où sont morts nos ancêtres. A Lety il y avait 326 Roms, 241 enfants. Tous sous surveillance de personnel tchèque, sous l'administration de fonctionnaires tchèques du Protectorat. Bien sûr, les nazis ont obligé l'administration à rassembler les Roms nomades. Mais ils ne leur ont pas demandé de les supprimer sur le territoire. Les nazis n'étaient pas bêtes : ils avaient besoin de cette main-d'oeuvre à Auschwitz et de les utiliser d'une manière ou d'une autre. Ils n'avaient donc pas intérêt à ce qu'ils meurent ici. »