La catastrophe de l'avion chypriote à la une de l'actualité tchèque
La catastrophe de l'avion chypriote est à la une de la l'actualité tchèque. Pourquoi ? Parce que l'avion assurait le transport sur la ligne Larnaka - Prague et que les informations sur l'éventuelle présence de citoyens tchèques à bord de l'appareil étaient des plus confuses, dans les heures suivant le crash.
Toute la fin du week-end, les médias tchèques ont consacré une très grande attention à la tragédie du Boeing 737 de la compagnie chypriote Helios Airways, qui s'est abattu non loin d'Athènes. L'appareil transportait 121 passagers, dont 48 jeunes footballeurs qui se rendaient en Tchéquie pour un camp d'été. La catastrophe n'en a épargné aucun... Tout de suite après celle-ci, la confusion a été grande en Tchéquie comme le relatent sur plusieurs pages les plus grands quotidiens tchèques dans leur édition de ce lundi. En effet, on ne savait pas si des citoyens tchèques se trouvaient à bord et les informations étaient confuses. Au point même que le Premier ministre, selon ses dires en contact avec les services de renseignements tchèques, a même été jusqu'à déclarer que 80 enfants avaient trouvé la mort dans l'accident, alors qu'ils n'étaient que 48 ! A l'aéroport de Prague, un état-major de crise avait été mis sur pied pour parer à la plus grave éventualité. Le gouvernement lui-même, à l'instigation du ministère des Affaires étrangères et du chef de la diplomatie, Cyril Svoboda, a été sur le point de faire de même. Après un complément d'informations, dans le cours de la journée, il n'en fut rien. Il semblait qu'aucun citoyen tchèque ne se trouvait dans le Boeing de l'Helios Airways, ce qui a été confirmé dans la journée de ce lundi. On ne sait toujours pas précisément ce qui s'est passé à bord de celui-ci. Il semble, pourtant, que les pilotes et les passagers aient rapidement perdu connaissance, bien avant le crash de l'avion. Une hypothèse soutenue par les experts en la matière qui affirment que l'appareil a volé pendant lontemps en vol automatique. Comme par exemple, Karel Mündel, président de la Commission technique de l'association tchèque des pilotes de transports :
« Normalement, à bord des avions de transports de passagers, le régime automatique est éteint juste avant l'atterrissage. Dans certains cas, par exemple lors d'une faible visibilité, le régime automatique commande la procédure d'atterrissage jusqu'au bout, à l'exception justement de conditions de crise, quand l'équipage peut décider de stopper le régime automatique et de commander manuellement un atterrissage de fortune ».
Cela n'a pas été le cas du Boeing de l'Helios Airways, un appareil qui aurait eu de récents problèmes avec sa climatisation et son système de surpression, des informations démenties par la compagnie. Il semble vraiment qu'il ait volé en régime automatique, dès sa perte de contact avec la tour de contrôle de Larnaka. Une catastrophe qui met pourtant en évidence le manque de responsabilité de certaines compagnies qui se montrent incapables de fournir la liste de leurs passagers dans l'immédiat après une catastrophe. Une insuffisance qui peut provoquer la panique, ou du moins de graves préoccupations aux proches des passagers qui les utilisent, comme ce fut la cas à l'aéroport de Prague, ce week-end.