Prague demande à Moscou de permettre le retour des 20 diplomates tchèques expulsés
La République tchèque a demandé à Moscou de permettre le retour des vingt diplomates tchèques expulsés, avant ce jeudi midi. Dans le cas contraire, l’ambassade de Russie en République tchèque pourrait être réduite de façon à ce que le nombre de diplomates russes à Prague (plus de vingt actuellement) soit similaire à celui de diplomates tchèques à Moscou (cinq). Le nouveau ministre tchèque des Affaires étrangères, Jakub Kulhánek, l’a déclaré ce mercredi soir, à l’issue de sa rencontre avec l’ambassadeur de Russie Alexander Zmejevski. Selon Jakub Kulhánek, la décision a été prise en commun accord avec le président de la République Miloš Zeman et le Premier ministre Andrej Babiš.
A l'heure dite ce jeudi, la Russie n'avait pas réagi à la demande tchèque. Plus tôt dans la matinée, la porte-parole de la diplomatie russe avait estimé que le comportement de Prague n'avait « rien à voir avec la diplomatie ». Le ministère tchèque des Affaires étrangères a fait savoir que pour l'heure il ne s'exprimerait pas sur la question.
Dans le cadre de l’affaire des explosions de dépôts de munitions à Vrbětice, que les autorités tchèques imputent au service de renseignement militaire russe, le GRU, dix-huit diplomates russes qui seraient liés aux services secrets de Moscou ont été expulsés de Prague. Dimanche dernier, la Russie, par mesure de rétorsion, a annoncé l’expulsion réciproque de vingt diplomates tchèques, parmi lesquels le premier conseiller de l’ambassade à Moscou.
Le chef de la diplomatie tchèque a rappelé mercredi que cette expulsion paralysait le fonctionnement de l’ambassade tchèque à Moscou, tandis que l’ambassade russe à Prague qui compte toujours une centaine d’employés, pouvait fonctionner normalement.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi mercredi soir à la demande tchèque en déclarant que « parler à la Russie sur le ton de l’ultimatum » était « vain ».