Cyclo-cross - Mondiaux : van der Poel et Štybar en superstars à Tábor ce week-end
C’est à Tábor, ville historique également pour le cyclo-cross, que se déroulent les championnats du monde à compter de ce vendredi jusqu’ à dimanche (2-4 février). Une édition 2024 aux allures de choc des générations. Tandis que l’ancien triple champion du monde tchèque Zdeněk Štybar disputera dans le sud de la Bohême la dernière course de sa carrière, la superstar néerlandaise et champion en titre Mathieu van der Poel est, lui, le grand favori à sa propre succession.
Pour la légende Zdeněk Štybar, ces Mondiaux « à la maison », devant un public tout acquis à sa cause, représentent « un grand challenge ». Le dernier défi même d’une carrière qui, malgré plusieurs performances de choix aussi sur route (classiques, étapes du Tour et de la Vuelta), restera d’abord marquée par ses succès en cyclo-cross, et notamment ses trois titres de champion du monde (2010, 2011 et 2014) et son titre de vainqueur de la Coupe du monde (2009-2010), rien que dans la catégorie Élite.
S’il entend bien évidemment faire bonne figure une dernière fois ce week-end, d’abord lors du relais mixte ce vendredi puis lors de la course hommes Élite dimanche après-midi, le coureur tchèque est néanmoins réaliste et a conscience que ses chances de podium sont minces. Pour autant, avant de se lancer sur un circuit qu’il connaît comme sa poche, Štybar s’est entraîné comme il l’a toujours fait tout au long de sa carrière, très consciencieusement. Il estime ainsi être en mesure de figurer « entre la 15e et la 20e place » lorsque sera venu le temps pour lui, dans les derniers hectomètres de la ligne droite finale, de savourer les acclamations du public.
Jeudi, lors d’une dernière conférence de presse à Tábor avant le coup d’envoi de ces Mondiaux qui ne se courront pas dans le froid et la neige espérés par de nombreux supporters tchèques, le natif de Planá, en Bohême de l’Ouest, a confirmé que ce serait bien sa dernière course.
Le circuit situé sur les bords de la Lužnice possède une place importante dans l’histoire de sa carrière et du cyclo-cross en général. C’est en effet ici-même, à Tábor, il y a quatorze ans, que Štybar, après avoir d’abord longtemps raflé les victoires chez les juniors puis les espoirs, a enfilé son premier maillot arc-en-ciel de champion du monde chez les professionnels.
Mais Tábor est aussi l’endroit où un certain Mathieu van der Poel a été titré champion du monde chez les pros pour la première fois ; en 2015, lors de la dernière tenue des Mondiaux de cyclo-cross à Tábor.
Côté pronostics cette année, le grand favori est bien évidemment le Néerlandais de 29 ans. En grande forme, le petit-fils de Raymond Poulidor a remporté pas moins de quatorze des quinze courses dont il a pris le départ tout au long de cet hiver. En l’absence par ailleurs ce week-end de ses deux principaux rivaux, le Belge Wout van Aert et le Britannique Tom Pidcock, on voit donc mal qui pourrait empêcher van der Poel de décrocher un sixième titre de champion du monde.
Plus généralement, ces Mondiaux de Tábor pourraient d’ailleurs fort bien être le théâtre d’un triomphe néerlandais. Sans même évoquer les juniors et les espoirs, deux catégories d’âge dominées elles aussi par les coureurs des Pays-Bas, chez les femmes, en effet, la suprématie porte également la couleur orange. Tenante du titre, Fem van Empel aura comme van der Poel la pancarte de favorite sur le dos.
La France sera également bien représentée à Tábor. Les espoirs reposent sur les épaules notamment de Clément Venturini, qui dispose du potentiel pour finir dans le Top 5 selon certains observateurs. Chez les espoirs hommes (mois de 23 ans), les Bleus peuvent compter sur Léo Bisiaux, champion du monde junior en titre et sur Rémi Lelandais, deuxième de la dernière étape de Coupe du monde à Hoogerheide le week-end dernier.
Après le relais mixte par équipes remporté par la France ce vendredi midi, les six autres courses se disputeront samedi et dimanche. Le parcours a été testé en janvier dernier lors des championnats de Tchéquie. Sur un circuit alors encore gelé, et qui a laissé place à la boue depuis, Michael Boroš s’était imposé en solitaire, devant Adam Toupalik et un vétéran, un certain Zdeněk Štybar...
