Prague : Fini la pub pour les « services érotiques »

A Prague, c'est mercredi, 1er juin, qu'est entré en vigueur l'arrêté municipal interdisant la promotion des « services érotiques ». Dorénavant, la distribution de prospectus et les publicités pour les maisons de tolérance sont donc proscrites dans quasiment toute l'agglomération pragoise.

Photo: CTK

Difficile de dire, un jour seulement après son entrée en vigueur, quelles seront les effets de cette nouvelle décision prise par la mairie de Prague. Son principal objectif est en tout cas de faire disparaître les rabatteurs du centre de Prague.

Avant de prendre son service mercredi soir, Francis, un Ivoirien qui est depuis deux ans rabatteur à Prague, était un peu anxieux. Mais il explique qu'il va continuer, avec de nouvelles consignes de ses patrons (plus de seins nus sur les prospectus, un langage moins vulgaire, etc...), qui craignent les lourdes amendes prévues par l'arrêté.

« Ce soir j'irai travailler, on va venir voir ce qui va se passer. J'ai pas peur, je n'ai tué personne. Je vais venir, et si on me demande de partir, je rentre à la maison. Parmi nous, y en a pas encore qui ont pris la décision d'arrêter le boulot. S'ils renoncent, qu'est-ce qu'ils vont faire ? Je pense d'autre part que c'est un peu raciste. On dit toujours qu'il n'y a que des Blacks qui font ce boulot, mais y a aussi des Tchèques... »

Le secrétaire du directeur de la police municipale, Ludvik Klema, s'est rendu sur la place Venceslas, mercredi soir :

« Ils tentent de se couvrir avec des prospectus pour des discothèques ou pour des hôtels, mais nous savons bien sûr d'expérience qu'il s'agit d'autres offres, et les rabatteurs parlent de 'sexy girls' pour éviter les ennuis. Ils vont faire l'objet de contrôles, il n'y aura aucun moyen pour eux de contourner cet arrêté. »

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Marta Guthova est membre de l'association pour la nouvelle ville de Prague, une association qui lutte contre ce genre d'activités et leur publicité dans le centre-ville. Elle a assisté aux premiers contrôles mercredi soir :

« C'est un changement radical. Bien sûr, les personnes qui proposaient ces services sont encore ici, on les reconnaît. A partir de maintenant, cela va uniquement dépendre du travail de la police pour qu'elle les empêche de distribuer leurs pubs ou les confisque. »

Il faudra donc attendre encore quelques temps pour connaître l'efficacité des nouvelles mesures prises par la municipalité. Une chose est sûre : l'ambiance sur la place Venceslas ne changera pas du jour au lendemain. Et éradiquer la publicité pour les « services érotiques » ne mettra pas fin à la prostitution -clandestine ou organisée par les propriétaires de bordels - dans le centre de Prague.