Tour de France : de nouveau 9e, Kreuziger stagne-t-il ?
Après trois semaines de course, le peloton du Tour de France est arrivé à Paris dimanche. Pour la troisième fois de sa carrière, l’Espagnol Alberto Contador a paradé sur les Champs-Élysées avec le maillot jaune sur les épaules. Roman Kreuziger a, lui, rempli son objectif en terminant parmi les dix premiers au classement général.
« Je suis satisfait du résultat final, car mon objectif était de terminer parmi les dix premiers. Je le suis d’autant plus que depuis le début de saison, je savais que ce Tour serait plus relevé que celui de l’année dernière, car il y avait plus de coureurs candidats aux premières places. Cela n’enlève rien au fait que j’ai quand même eu plusieurs moments difficiles pendant ces trois semaines qu’il va falloir que j’analyse avec mon entraîneur. Il va falloir réfléchir au calme car ce sont des erreurs que je souhaite ne plus refaire l’année prochaine. »
12e en 2008 pour son premier Tour, 9e en 2009 et de nouveau 9e en 2010 : les classements finaux des trois Tours auxquels il a participé pourraient laisser penser que Roman Kreuziger stagne ou, au mieux, ne progresse que très lentement. Mais ce serait oublier qu’il n’a que 24 ans et a priori encore une importante marge de progression devant lui.4e à Morzine lors de la première étape alpestre, 10e à l’arrivée au sommet du col du Tourmalet lors de la dernière étape pyrénéenne, le Tchèque a en outre fait plutôt bonne figure dans la montagne. Ses plus gros retards, respectivement 3’48’’ dans la seconde étape alpestre et 3’03’’ dans la première étape pyrénéenne, témoignent aussi d’une certaine régularité et sont la preuve que, même en difficulté ou dans un jour sans, le Tchèque n’a jamais été complètement lâché ou hors du coup.
On peut certes lui reprocher une trop grande discrétion, un goût trop peu prononcé pour l’attaque ou même une certaine forme de passivité, Kreuziger lui-même reconnaît toutefois qu’il lui manque encore un peu de force et une meilleure capacité de réaction aux changements de rythme pour rivaliser avec les tout meilleurs dans les ascensions les plus difficiles.Cette année, avant le départ du Tour à Rotterdam, ou à l’issue de la première semaine de course, certains observateurs pensaient Roman Kreuziger être en mesure d’arriver à Paris parmi les cinq premiers du classement général. Mais le Tchèque se veut patient et réaliste : et en 2011 ce n’est pas le maillot jaune qu’il visera, mais plutôt le maillot blanc de meilleur jeune. Un classement dont il a terminé cette année à la 3e place, à 11’15’’ du Luxembourgeois Andy Schleck et 2’23’’ derrière le prometteur grimpeur néerlandais Robert Gesink.