8 ans s'écoulent depuis la mort du cardinal Frantisek Tomasek

Rares sont les représentants du clergé qui jouissent des sympathies d'une grande partie, sinon de l'ensemble de la population tchèque. Une population qui se déclare, dans sa majorité, athée. Le cardinal Frantisek Tomasek, de la mort duquel huit ans s'écoulent ce vendredi, est une telle exception...

Cardinal Frantisek Tomasek

Il doit sa cote de popularité à ses braves attitudes qu'il prenait sa vie durant. Il est né en 1899, dans un petit village morave, pour exercer dans la première moitié de ce siècle en Moravie. Après la guerre, il fut ordonné évêque, avant de passer plusieurs années dans des camps de travail communistes. En 1977, le pape l'a nommé cardinal et primas tchèque... Dans les années 70 et 80, années marquées par la dure normalisation communiste, Frantisek Tomasek défendait de façon active les prêtres et les croyants opprimés dans le pays, réclamait la liberté religieuse et le respect de la dignité de l'homme. Son pèlerinage, en 1985, à Velehrad, en présence d'un quart de million de croyants, fut considéré comme l'une des premières manifestations contre le régime communiste en ex-Tchécoslovaquie.

On doit à Frantisek Tomasek le lancement, en 1987, du programme du Renouveau spirituel de la nation tchèque, à l'occasion du millénaire de la mort de saint Venceslas. Les Tchèques ont beaucoup apprécié, aussi, sa contribution à la canonisation d'Agnès des Premyslides, en automne 1989. Un événement qui, aux yeux des croyants, fut l'un des moteurs de l'éclatement de la fameuse révolution de velours de novembre 1989. En mars 1991, quelques mois avant sa mort, le cardinal Frantisek Tomasek s'est vu décerner l'Ordre T.G.Masaryk. L'année dernière, le centenaire de sa naissance, a été commémoré à beaucoup d'endroits du pays.