Accident mortel dans la mine de Schöller

Un accident, jeudi dernier, dans la mine de Schöller, près de Kladno, région de la Bohême centrale, a fait trois morts, un blessé grave et deux blessés légers. La mine, tue-t-elle souvent, en République tchèque? Les réponses avec Jarka Gissubelova.

L'accident qui a eu lieu jeudi dernier, près de Kladno, est le premier depuis les trois dernières années. Est-ce une ironie cruelle du sort qu'il soit survenu exactement trois ans après le dernier accident dans le bassin houiller d'Ostrava, en Moravie du nord, qui, le 29 novembre 1998, a fait trois morts également. Le méthane concentré dans le puits mal aéré serait la cause de l'accident dans la mine de Schöller. L'enquête reste ouverte. Les premiers résultats démontrent que le danger du grisou aurait été sous-estimé dans cette mine. Des ventilateurs spécialement conçus pour lutter contre les risques d'explosion ont été mis en place pour que le travail puisse reprendre, ce lundi. La mine Schöller appartient à la société des Mines tchéco-moraves qui, dans la région de Kladno, en Bohême centrale, et dans celle de Karvina, en Moravie du nord, emploie au total 5 085 personnes. Son extraction annuelle dépasse trois millions de tonnes de charbon. La sécurité accrue et la fermeture des mines sont les deux facteurs essentiels qui ont contribué à faire baisser les accidents ces dix dernières années en Tchéquie. Si, en 1990, on a compté 66 morts, en 1992, le nombre d'accidents mortels a baissé de moitié, pour diminuer en 2000, à moins de 10. Le plus grave accident survenu dans l'histoire des pays tchèques reste celui de la mine de Pribram qui a eu lieu en 1892 et où 319 mineurs avaient trouvé la mort. Après la guerre, l'accident le plus grave a été celui de la mine Gottwald, à Havirov, au nord de la Moravie, et qui a tué 108 personnes. Même si, depuis 1990, le nombre d'accidents est en baisse, la profession de mineur reste l'une des plus dangereuses. En dépit des progrès de la science, les coups de grisou, cause la plus fréquente des accidents, ne sont toujours pas entièrement évités.