Aide à l'Asie : la plus vaste campagne humanitaire depuis les inondations en République tchèque

"Cette vague de solidarité est absolument inattendue. Cela prouve que les Tchèques ne sont pas tournés vers eux-mêmes, que les destins et problèmes des autres les préoccupent." Les propos de Vitezslav Vurst, directeur de la fondation humanitaire, ADRA, en République tchèque, celle qui participe à l'organisation d'une collecte publique sans précédent dans le pays, destinée à l'Asie du sud sinistrée, et dont le bilan s'élève, pour l'instant, à 150 millions de couronnes tchèques (quelque 5 millions d'euros).

Sri Lanka, photo: CTK

Jamais, en dehors des inondations dévastatrices qui avaient frappé leur pays, en 1997 et en 2002, les Tchèques n'ont été aussi généreux et aussi nombreux à se joindre à une action humanitaire. Chapeau également à ses instigateurs, les organisations non gouvernementales, surtout à ADRA. Elle a été la première à lancer une campagne par SMS, dont l'ampleur en a surpris plus d'un, et qui est d'ailleurs une spécialité tchèque à l'échelle mondiale. Si les Tchèques sont réputés comme des maniaques du portable, cette fois-ci, leur passion se révèle bienfaisante : l'envoi d'un texto, au prix d'environ 1 euro a permis de rassembler, à ce jour, près de 30 millions de couronnes (1 million d'euros). D'ailleurs, le gouvernement a décidé de reverser le total de la TVA perçue sur ces SMS à l'aide aux pays dévastés. Pareil pour les futures campagnes humanitaires : l'envoi de SMS devrait être, assure le ministère des Affaires étrangères, exempt d'impôts.

Les ONG tchèques sont en train d'élaborer des projets d'aide concrets : ADRA compte rénover une école sur l'île de Phukhet et fournir de nouveaux bateaux aux pêcheurs thaïlandais. L'association L'Homme en détresse ciblera son aide, elle aussi, sur les établissements scolaires démolis, au Sri Lanka notamment. La Charité catholique tchèque élargira son programme de parrainage à distance dans les pays asiatiques. Depuis les raz-de-marée, les Tchèques s'intéressent, encore d'avantage, aux possibilités de parrainage, initiative déjà assez courante dans le pays.

Vendredi, alors que la République tchèque était encore sans nouvelle de treize citoyens, disparus en Asie du sud, le cardinal Miloslav Vlk a célébré dans la cathédrale pragoise Saint-Guy une messe oecuménique pour les victimes de la catastrophe.