Antonin Sum, ancien secrétaire personnel de Jan Masaryk
Suite de l'entretien avec Antonin Sum, ancien secrétaire personnel de Jan Masaryk, chef de la diplomatie tchécoslovaque d'après-guerre.
Un récapitulatif tout d'abord. Le 10 avril 1948, quelques jours seulement après le putsch communiste, le chef de la diplomatie tchécoslovaque et fils du fondateur du premier Etat commun des Tchèques et des Slovaques a été retrouvé mort sous la fenêtre de sa salle de bain, au palais Cernin, siège du ministère des Affaires étrangères. Selon la version officielle du régime communiste, c'était un suicide. Mais cela n'empêchait pas l'apparition des spéculations, selon lesquels Jan Masaryk aurait été assassiné. Tout dernièrement, cette théorie a été appuyée par Jiri Straus, expert dans les trajectoires de la chute des corps. Selon lui, quelqu'un aurait dû bousculer Masaryk, qui, autrement, n'aurait pas pu tomber aussi loin du mur. Mais l'ancien secrétaire de Jan Masaryk, Antonin Sum, qui a passé les derniers moments de la vie de Masaryk avec lui, n'est pas du tout d'accord. Selon lui, c'était un suicide.
Deux ans et quelques mois seulement après la guerre, l'Occident commençait peu à peu à se désintéresser de ce qui se passe dans la zone contrôlée par les Soviétiques, après la guerre. Le putsch communiste en Tchécoslovaquie, en février 1948, n'arriva pas, non plus, à le sortir de cette léthargie. L'Occident est resté muet et beaucoup pensent que Jan Masaryk s'est sacrifié pour attirer son attention vers la Tchécoslovaquie. Ce sacrifice avait-il l'impact espéré par Masaryk ? Voici l'opinion d'Antonin Sum.
En 1949, l'Occident, y compris les Etats-Unis, ont crée l'OTAN. Nous devons la création de l'Alliance, aussi, à la mort de Jan Masaryk.