Anne-Marie Páleníček : la vie d’une Française derrière le rideau de fer
Quand en 1969, alors jeune étudiante française en histoire, Anne-Marie Páleníček se rend en Tchécoslovaquie dans le cadre d’un échange, elle n’imagine pas encore que c’est dans ce pays qui vient d’être occupé par les troupes soviétiques et qui est sur le point de basculer dans vingt ans de normalisation, qu’elle fera sa vie. A Prague, elle finit par fréquenter les cercles de l’Eglise catholique souterraine, celle qui fonctionne en cachette du régime communiste et en parallèle d’une Eglise officielle. Au micro de Radio Prague Int., elle a évoqué cette époque, sa perception de la situation en Tchécoslovaquie, les amitiés qu’elle a liées, les livres interdits qu’elle a transportés à travers la frontière et les événements de novembre 1989.
Anne-Marie Páleníček , bonjour. Hors micro, vous me disiez avoir fait des études d’histoire à Orléans, mais qu’est-ce qui vous a amenée finalement à faire un séjour à Prague au printemps de l’année 1969 ?
« J’ai fait mes deux premières années d’histoire à Orléans et en troisième année, en licence, je suis partie à Paris, à la Sorbonne. Un maître assistant d’Orléans avait organisé un voyage en Tchécoslovaquie aux vacances de Pâques 1969, donc juste après le printemps de Prague. Évidemment, la Tchécoslovaquie était très présente dans nos pensées de futurs historiens. Beaucoup d’entre nous ont voulu participer à ce voyage, donc il y a eu un tirage au sort, parce qu’il n’y avait que 35 places environ. Deux autres maîtres assistants nous accompagnaient dans ce voyage en bus. Je me souviens que le voyage a mis je ne sais combien de temps, parce qu’on s’arrêtait partout pour visiter des choses intéressantes sur le trajet. On s’arrêtait à Strasbourg, on s’arrêtait à Francfort, on visitait partout et puis après, on a finalement passé le rideau de fer qui à ce moment-là n’était pas si menaçant. Il y avait des contrôles, mais enfin, c’était encore plutôt ouvert. On ressentait encore un peu cette ouverture du Printemps de Prague, même si l’occupation soviétique avait commencé. »
Le printemps 1969, cela correspond encore à une période de transition...
« Nous sommes arrivés à Prague après au moins deux jours de voyage. Il faisait nuit et cette entrée dans cette ville, c’était un peu magique. C’était très peu éclairé, et partout, il y avait des échafaudages. »
Une Europe si proche et si lointaine
Je pense que beaucoup de gens ont connu cela, cette première impression magique…
« Et puis, on s’est arrêtés devant un grand bâtiment un peu imposant : la faculté des Lettres. Là, des étudiants nous attendaient parce que c’était dans le cadre d’un échange. Nous étions logés dans des familles et il était prévu que les étudiants viennent en France à la fin du mois de septembre. »
Cela a pu se faire pour eux ?
« Oui, ils sont venus en septembre. Mais il faut dire que le régime s’est refermé quand ils étaient en France. Il y a eu une espèce de durcissement qui était en germe depuis longtemps et qui a été acté à ce moment-là. Certains de ces étudiants sont restés en France. Nous, nous avons vécu tous ces développements avec eux. Pour nous, c’était la première rencontre avec cette Europe si proche et si lointaine. »
Une Europe si proche et si lointaine : aujourd’hui, cela semble improbable puisque nous savons que nous faisons tous partie de cette même Europe. Mais à l’époque, c’était une autre Europe…
« C’était l’autre Europe. Et dans nos cerveaux, il y avait cette rupture. Même si, justement, c’était aussi une des raisons pour lesquelles nous voulions y aller. Et puis, il avait la découverte de Prague : c’était quelque chose pour des étudiants en histoire qui, justement, travaillaient sur le Moyen Age en deuxième année… Nous avons beaucoup voyagé, hors de Prague : la Tchécoslovaquie était alors dans un état épouvantable. A České Budějovice, à Kutná Hora. A Prague, on a même assisté à des séminaires d’historiens qui n’avaient pas encore été vidés de la faculté, qui n’avaient pas encore été chassés dans le cadre des purges. »
Ça, c’est venu un peu plus tard…
« Oui, la rupture s’est faite à l’automne 1969 et ensuite c’est allé très vite. Car quand je suis retournée avec une bourse à l’automne 1970, ces professeurs n’étaient plus là. C’était fini. »
Au retour de votre séjour, vous avez décidé d’apprendre le tchèque…
« Après ce séjour, j’ai eu envie de revenir dans le pays pour mieux comprendre. Je n’étais pas la seule. Nous étions attirés par le destin de ces gens, de ces jeunes que nous avions rencontrés. Et puis, il avait cette proximité de culture. Je parle de la grande culture, parce que la culture quotidienne, c’est différent. On se sentait à la fois très proches, mais en même temps éloignés par une barrière très difficile à franchir, notamment après avoir vécu avec eux cette fermeture des frontières qui était très difficile. Les Tchèques pleuraient, c’était affreux. Quand ils sont arrivés en France fin septembre, il y avait quelqu’un qui les accompagnait, qui était beaucoup plus âgé et qui se disait étudiant. Mais tout le monde savait que c’était le flic de service. Nous, les Français, on ne l’aurait peut-être pas su parce qu’on était jeunes et naïfs. Plusieurs d’entre nous voulaient retourner en Tchécoslovaquie, et on s’est inscrits aux Langues O pour apprendre le tchèque. On avait aussi appris que la Tchécoslovaquie avait signé des accords de réciprocité et de collaboration culturelle et éducative. En 1967, il y avait de nouveau un renouvellement de ce qui existait avant. Il y avait donc des postes de lecteurs, mais très peu. Et il y avait 14 bourses réciproques. Or je devais choisir un sujet de maîtrise : j’ai choisi les relations entre la France et la Bohême au XIXe siècle. Choisir cette période était plus prudent. Malgré cela, je n’ai pas eu la permission d’aller aux archives avant mai 1971. »
Vous avez aussi rencontré votre futur époux, Zdeněk Páleníček, un peu plus tard. Vous avez décidé de rester en Tchécoslovaquie, pourtant ce n’était pas la meilleure des périodes pour s’installer en Tchécoslovaquie…
« Je n’ai pas décidé ça tout de suite. »
Il y avait des tracas administratifs liés à l’université, mais les tracas administratifs avec les autorités communistes pour rester en tant qu’étrangère, même mariée, ça devait être compliqué.
« Oui, ce n’était pas simple. Mais j’avais encore ma bourse. J’ai fait ma maîtrise en deux ans, parce que je ne pouvais pas faire autrement. Après l’avoir soutenue, je me suis inscrite en thèse et j’ai pu prolonger ma bourse. Il y avait d’autres étudiants français aussi, en histoire comme moi, des étudiants en slavistique, des étudiants qui faisaient des marionnettes à la DAMU. Et une Française, qui faisait de la scénographie. Et puis, quand j’ai rencontré mon futur mari, on a décidé de se marier. J’étais très jeune, je savais qu’il y avait des difficultés, mais je me suis dit que je connaissais, que j’étais déjà ici depuis deux ans et demi et que j’allais m’adapter. Et puis, j’avais encore un autre soutien, une autre relation qui était devenue pour moi très, très importante. C’était une historienne, mais qui ne pouvait plus publier depuis 1948 ou 1949 : Jiřina Joachimová Votočková. Elle était l’arrière-arrière-arrière petite-fille de Josef Jungmann. »
C’était donc une famille très ancrée ici, très importante dans le contexte du réveil national et pour la création de la Tchécoslovaquie…
« Exactement. Elle parlait français, car elle avait eu une gouvernante française. Quand elle était enfant, elle avait été l’amie de la petite-fille de Masaryk, Anička Masaryková. Je suis allée la voir, nous sommes devenues amies, même si elle était plus âgée que moi. Elle a fait office de protectrice pour moi, ou plutôt de mentor intellectuel : elle était d’un dynamisme et d’une intelligence… Tous les jours, elle allait au Clementinum recopier des manuscrits médiévaux. C’est elle qui m’a vraiment introduite à l’histoire du royaume de Bohême : elle me racontait tant de choses, on lisait des chartes ensemble et le soir je restais chez elle jusqu’à une heure du matin. Elle finissait par me dire : ‘vous allez rester et je vais faire un lit par terre…’. Je l’appelais tantine et je l’ai beaucoup aimée. Elle est morte d’un cancer quand Jean-Gaspard, mon fils aîné, avait six mois. C’était en janvier 1979. Je l’ai toujours dans mon cœur car elle m’a fait aimer ce pays autrement. Elle m’a ouvert à toute son histoire et à la grandeur de ce pays. »
Vous avez vécu dans cette Tchécoslovaquie, mais finalement vous avez trouvé des espèces d’échappatoires via les personnes que vous avez rencontrées…
« Bien sûr, il y avait des gens formidables. C’était une sorte d’émigration intérieure… Et puis il y avait la famille de mon futur mari : mon beau-père était un grand pianiste, membre de nombreux jurys de concours. Des musiciens du monde entier passait chez eux donc c’est un milieu quand même très différent du milieu habituel. »
« Anne-Marie, vous êtes croyante ? Je ne peux pas y croire ! »
Vous venez d’une famille catholique. Que saviez-vous à l’époque de la situation de l’Eglise catholique en Tchécoslovaquie ?
« Eh bien pas grand-chose parce qu’à l’époque j’étais un peu rupture avec l’Eglise. Je n’avais pas décidé de ne pas croire ou de croire, mais bon… Le frère de mon père était un prêtre ouvrier, Maurice Ducreux, un des premiers prêtres de la Mission de France. Je savais qu’il avait des amis ici. Après notre mariage en 1973, il nous a rendu visite et a logé chez nous. Mon mari et moi sommes partis à la montagne et il nous a dit qu’il nous retrouverait après. »
Est-ce qu’il allait rencontrer des gens ?
« Bien sûr. Un livre sur le sujet a été écrit par un autre prêtre de la Mission de France, Noël Chou, qui venait rencontrer ici et soutenir ces prêtres qui travaillaient en tant qu’ouvriers, mais pas par choix comme à la Mission de France, mais parce qu’ils étaient cachés, clandestins. »
Vous vous disiez en rupture par rapport à l’Église catholique. Comment est-ce que finalement vous envisagiez quand même une certaine vie spirituelle dans la Tchécoslovaquie communiste ?
« J’étais toujours en recherche d’une vie spirituelle, ça, c’est sûr. J’en discutais beaucoup avec madame Joachimová qui elle avait une foi chevillée au corps. Et elle me disait : ‘Anne-Marie, vous êtes croyante ? Je ne peux pas y croire !’ Donc oui, j’étais toujours en recherche d’absolu, de quelque chose qui puisse combler une grande exigence intellectuelle et spirituelle. Mais bon, chacun fait son chemin. Elle m’avait fait rencontrer le curé de Notre-Dame de Týn, le père Reinsberg, qui était quelqu’un de très important ici. Au début, je n’ai pas accroché car il me semblait trop proche des prêtres intellectuels que j’avais connus en France. Et qui, finalement, m’avaient plus ou moins fait perdre la foi. Et puis, j’ai vécu une conversion subite en France. C’est très difficile à raconter. C’était un été, où j’étais allée chez mes parents. Jean-Gaspard n’avait pas tout à fait deux ans. Et donc au retour, j’ai cherché à rencontrer du monde… C’était en 1980. »
De la « conversion subite » aux cercles de l’Eglise souterraine
L’Eglise catholique à l’époque était dans une situation compliquée. C’est une Eglise qui avait été purgée dans les années 1950 et qui était très contrôlée par le régime. D’un côté, il y avait cette église donc sous contrôlé, mais de l’autre il y avait cette église souterraine…
« Quand on parle de l’Eglise souterraine, il y avait énormément de groupes, forcément, qui ne communiquaient pas toujours entre eux, parce que il ne fallait surtout pas avoir de liens. Il ne fallait pas laisser de prise. Et moi, j’étais française. Donc, en plus, il fallait faire très attention. J’avais en moi une aspiration très forte, je voulais rencontrer un prêtre. Je savais qu’il y avait au service culturel français, deux petites sœurs de Charles de Foucauld : elles étaient cachées, elles y travaillaient en tant que secrétaires. Ce sont elles qui ont introduit cet ordre, ici. Je suis allée voir l’une d’entre elles à qui je voulais expliquer tout ce qui m’était arrivé : cette espèce de conversion subite, mais totale, et de soif d’absolu, totale. Je lui ai dit que je voudrais rencontrer un prêtre, que j’en connaissais un, mais que je voulais quelqu’un d’autre. Et elle m’a donc emmenée, avec de multiples précautions, rencontrer le père Karel Pilík, qui était curé du quartier de Karlín, depuis 1967 ou 1968. Auparavant, il avait fait dix ans de prison. Il m’a fait rencontrer d’autres personnes, parce qu’autour de lui, il n’y avait pas mal de groupes clandestins. Il a été l’initiateur, ici, de la spiritualité du mouvement des Focolari, donc des gens qui étaient très adaptés pour la situation ici : il y avait un extrait d’évangile différent tous les mois à essayer de mettre en pratique. Donc, pas besoin de parler. Il suffit de vivre. Après, ils se réunissaient une fois par mois, certains plus souvent, pour mettre les choses en commun et pour s’entraider. Et il y avait une énorme entraide, évidemment, dans cette communauté et c’était très ouvert. Karel Pilík m’a fait rencontrer des personnes qui vivaient cette spiritualité. On ne m’a jamais donné trop de détails, parce que j’étais française. Tout le monde était prudent parce qu’en tant que française, j’étais forcément surveillée. »
Par ricochet, ils pouvaient être surveillés également…
« Je ne pouvais pas aller faire de grandes rencontres. J’étais toujours avec deux ou trois personnes, pas plus. Parce qu’on ne sait jamais. »
Vous avez fait passer aussi des textes et des bibles par la frontière : vous pouviez revenir en France et donc rapporter des choses. Vous avez pris ce risque…
« C’était un peu moins risqué pour moi parce que j’ai eu le permis de séjour temporaire à cause de mon poste de lecteur. Et j’avais un passeport de service que les Français m’avaient donné. Donc, c’est une certaine protection, quand même. Mais quand je voulais aller en France, il fallait quand même que je m’y prenne deux mois à l’avance, au moins. Parce qu’il fallait aller à la police des étrangers, demander le visa pour pouvoir rentrer. Tout cela mettait longtemps. Quand je montrais mon passeport de service, c’était tout de suite plus simple. Je n’ai pas souvent transporté des choses, mais j’ai rapporté des choses que mon oncle m’avait données. Je ne savais pas quoi, je n’ouvrais pas. Il ne valait mieux pas trop savoir. Mais c’était des articles, des journaux et des livres. »
Personne n’a jamais contrôlé vos bagages ?
« J’avais toujours un petit peu peur, mais ça a été. Mais je n’ai pas fait ça très souvent. Il faut bien dire que je n’étais pas un porteur de valise. Sinon, à l’époque, c’était porte ouverte tous les 15 jours chez moi le mardi soir pour les amis qui voulaient parler français. Il y avait un mathématicien, un physicien, d’autres gens et chacun parlait de ce qui l’intéressait. Un jour, un ami a fait venir Miloslav Vlk (futur archevêque de Prague, après la révolution de Velours, ndlr) chez moi, parce qu’il parlait français aussi. Comme je pouvais aller en Allemagne, il m’a demandé si je pouvais rapporter des livres dont il avait besoin. Grâce à mon visa de service, j’ai pu y aller. Et cette fois, j’ai eu l’idée de regarder de quoi il s’agissait. C’était rempli de bibles en russe, donc ce n’était pas pour ici mais pour envoyer ailleurs… »
Qu’est-ce que, pour vous, a représenté le 17 novembre 1989, comment est-ce que vous l’avez vécu ?
« C’était incroyable. C’est le ciel qui touchait la terre. Vous voyez, quand j’en parle aujourd’hui, j’ai encore des larmes. On s’y attendait un petit peu, et en même temps pas vraiment. La première chose, ça a été la destruction du mur de Berlin en octobre. A Prague, dans la rue Štěpánská, les Français avaient fait mettre une télé à l’intérieur du porche. Les gens pouvaient y voir les informations. Quand j’ai vu les Allemands escaladant le mur et qui le détruisaient, je n’ai pas pu bouger. Mes larmes sont mises à couler. Mais ça a encore mis du temps chez nous. A ce moment-là, j’étais lectrice à l’Ecole supérieure d’économie. Je savais qu’il y avait une manifestation d’étudiants, mais je n’y suis pas allée parce que mes enfants étaient petits. Quand je suis retournée à la fac, il a été annoncé que c’était la grève. C’était quelque chose d’absolument extraordinaire. Tous ces étudiants, dont certains devaient faire partie des unions de la jeunesse du parti, et avec qui on ne pouvait pas parler complètement ouvertement, ont soudain retrouvé un regard. Ce que j’ai trouvé le plus magnifique, c’est que ces étudiants étaient transformés. Eux qui avaient le regard baissé, triste, d’ordinaire, avaient soudain un regard limpide. Ils n’étaient plus obligés de se cacher. J’ai fini par aller à quelques manifestations, mais pas trop, parce que je trouvais que c’était mieux que ce soit mon mari qui aille. Des amis qui manifestaient sont venus mettre leurs enfants chez nous puisqu’on habitait à côté de la place Venceslas et j’ai fait ainsi une petite garderie d’enfants. C’était aussi une façon de contribuer à la révolution. »
« Il faut aussi rappeler qu’Agnès de Bohême a été canonisée le 12 novembre à Rome. Le 25 novembre, il y a eu une grande messe pour sa canonisation à la cathédrale donnée par le cardinal František Tomášek. Ma sœur Elisabeth Ducreux, qui est historienne, est venue exprès de France pour assister à cette messe. On y est allées ensemble. Il y avait tellement de monde. On voyait des autobus qui arrivaient de Moravie. Et puis, j’ai vu un homme qui enfilait un habit de dominicain et qui ne se cachait plus pour entrer dans cette église. Tout avait changé. Tout changeait. La foule, les gens, tout était extraordinaire. Et le cardinal Tomášek envoyait les gens aux manifestations. Avec mon mari, nous nous étions mis d’accord : j’allais à la messe, lui irait à la manifestation. En sortant de la cathédrale, pour aller prendre le métro à Hradčanská, il était impossible d’y descendre : tous les escalators montaient pour que les gens aillent à côté sur la plaine de Letná et plus aucun ne descendait. Je suis donc rentrée à pied et j’ai rencontré quelqu’un sur le chemin qui m’a ramenée chez moi. J’en ai gardé un souvenir extraordinaire. Ce qu’on n’imaginait plus avait eu lieu ! »