La Bretagne, l’esprit celte, un vent marin salé et même un petit air mystique : c’est un peu tout cela à la fois que propose Bran (Le corbeau en breton), un groupe tchèque qui chante, et plutôt bien, en français et en breton. Récemment, Bran, bien connu depuis quelques années du public, et pas seulement tchèque, amateur de world music, a sorti « Le carnet noir », sixième album depuis la création du groupe en 1999.
Photo: Indies Scope
Ce nouveau CD a été présenté officiellement au public en février dernier lors d’un concert au palais Akropolis, célèbre scène musicale pragoise. Quatre ans après « An delienn », « Le Carnet noir », qui réunit onze titres dans une pochette très réussie, est le premier album d’un groupe orphelin depuis désormais deux ans de l’un de ses fondateurs. Après de nombreuses années passées en République tchèque, David Pajot a traversé cet océan Atlantique si cher au Breton qu’il est pour rejoindre le Canada. Depuis, Bran s’est donc transformé en un groupe 100 % tchèque ; six musiciens talentueux qui continuent néanmoins de trouver leur inspiration en Bretagne, terre de légendes s’il en est, dans les chansons et danses populaires du pays, comme vous allez tout de suite en avoir un aperçu avec la presque inévitable « Tri martolod » (Trois marins en breton), ronde traditionnelle rendue célèbre notamment par l’interprétation d’Alan Stivell. Mais c’est donc ici l’arrangement de Bran que nous vous proposons...
Bran, photo: Site officiel du groupe
Mais Bran, projet unique en son genre en République tchèque, ce ne sont pas seulement des reprises et des adaptations du folklore breton. Grâce à un large registre instrumental, ce sont aussi leurs propres compositions, comme avec les morceaux « An dro » que vous venez d’entendre ou encore « Le carnet noir » et « La croisée » que vous allez entendre...
Au final, avec des airs qui vous bercent par instants avant de vous faire danser, virevolter et de vous donner envie de crier au vent un peu comme les marins de Brel dans le port d’Amsterdam, « Le carnet noir », malgré son titre, peut être qualifié d’album haut en couleurs et fort en émotions. Un vrai bel album dont on se dit que même les Bretons les plus traditionalistes (qui a dit chauvins ?) ne cracheraient pas dessus. On se quitte avec « Le phare » de Tristan Corbière, un poète maudit mais breton...