Certaines branches traditionnelles de l’industrie tchèque en voie de disparition

Photo: Štěpánka Budková

Il est triste de le constater, mais la Tchéquie ne sera plus réputée pour sa production d’allumettes et, semble-t-il, elle ne sera plus non plus le pays du verre connu dans le monde entier. Détails sur le déclin de certaines entreprises.

L’industrie du verre est en train de connaître la plus sombre période de son existence. Après la faillite de l’entreprise Sklo Bohemia, qui appartient au groupe Bohemia Crystalex Trading lui-même en grande difficulté, une autre verrerie de longue tradition Raposklo, dans le nord de la Bohême est à vendre. Elle a été déclarée en faillite et l’administrateur cherche à la vendre avant qu’elle n’arrête la production. La grande fabrique de porcelaine Karlovarský porcelán ne se porte pas mieux et vient d’annoncer qu’elle ne pourra payer que 70 % de leurs salaires aux employés. En raison de la crise financière mondiale, beaucoup d’entreprises tchèques rencontrent des difficultés, même la plus grosse entreprise tchèque, le constructeur automobile Škoda, qui a été obligé de réduire sa production. Pourtant, dans le cas de l’industrie verrière, la crise n’est pas le principal responsable. Ce serait plutôt, selon les économistes, le cours élevé de la couronne tchèque qui afflige grandement les exportateurs, et la féroce concurrence de producteurs de Chine ou de Pologne qui inondent le marché européen et mondial avec des produits dont la qualité n’est pas comparable à celle des produits tchèques, mais à des prix bien plus bas.

Photo: Štěpánka Budková
Un des fleurons de l’économie tchèque est ainsi en voie de disparition, alors qu’une production traditionnelle de la Bohême du sud va complètement disparaître. L’entreprise Solo sirkárna, le seul fabricant d’allumettes en Tchéquie, vient d’annoncer la fin de sa production pour le 31 décembre de cette année. C’est la fin d’une tradition longue de 169 ans ! L’entreprise exporte dans les 85 % de sa production et elle a vendu plus de 400 millions de boîtes d’allumettes l’année dernière. Le personnel n’est pas nombreux, 83 employés seulement, mais 55 seront licenciés à la fin de l’année. Pourtant, d’après le porte-parole de Solo, Jiří Janoušek, la marque ne va pas disparaître :

« A partir du Nouvel An 2009, on ne fabriquera plus d’allumettes à Sušice. Cependant, l’entreprise Solo sirkárna existera toujours, mais sera transformée en société commerciale qui continuera de vendre des allumettes en Tchéquie et sur les marchés mondiaux. Cela veut dire que la marque Solo sera conservée. »

La direction de Solo sirkárna explique la fermeture de l’usine par le taux élevé de la monnaie tchèque et surtout le prix de rendement beaucoup trop élevé. La production pourrait être déplacée dans un pays asiatique, l’Inde peut-être. Une page de l’histoire est tournée en Bohême du sud : celle des allumettes.