C’est confirmé : les jeunes Tchèques rembourseront leurs études à la fin de celles-ci

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C’est désormais une quasi certitude : s’ils veulent faire des études supérieures, les jeunes Tchèques devront les financer eux-mêmes. Les leaders des trois partis qui continuent de négocier pour la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale l’ont confirmé mardi : ils se sont entendus sur la mise en place d’un système de frais de scolarité dits « différés » dans les universités et écoles supérieures du pays. Les diplômés tchèques rembourseront leurs études après avoir intégré la vie professionnelle.

L’enseignement supérieur gratuit en République tchèque, c’est donc fini. Dès 2012, ou 2013, des droits de scolarité seront instaurés. Déjà d’accord sur le fond depuis la semaine dernière (http://www.radio.cz/fr/article/128775), le Parti civique démocrate (ODS), TOP 09 et Affaires publiques, les trois formations qui devraient prochainement constituer une coalition de centre-droit, sont désormais à l’unisson également sur la forme : les étudiants régleront ces frais de scolarité non pas pendant leurs études mais seulement une fois celles-ci achevées. Ce remboursement ne pourra toutefois être exigé qu’à certaines conditions, comme l’a précisé le leader de l’ODS et probable futur Premier ministre Petr Nečas :

« Les diplômés des écoles supérieures commenceront à rembourser le prêt qui leur a été accordé pour financer leurs études seulement à partir du moment où ils auront trouvé un emploi et que le montant de leur rémunération sera au moins équivalent au montant du salaire moyen en cours dans le pays. »

Petr Nečas et Radek John,  photo: CTK
Le montant des frais de scolarité variera selon les écoles, qui l’établiront elles-mêmes. Ce montant ne pourra cependant pas excéder 10 000 couronnes par semestre (un peu moins de 400 euros), limite maximale établie par le gouvernement en cours de formation. Explications du leader des Affaires publiques, Radek John :

« Le montant des frais de scolarité doit permettre aux écoles de réguler le nombre de leurs étudiants. Là où le nombre d’adeptes est trop important, je suppose que le montant des frais sera fixé à 10 000 couronnes. Inversement, dans les écoles où le nombre d’adeptes est faible ou insuffisant, la fixation d’un montant moindre pourrait permettre d’attirer plus d’étudiants. Il s’agit donc d’un moyen de régulation mais aussi de motivation dont nous espérons qu’il encouragera les jeunes à s’intéresser aux filières techniques dans des domaines où le pays manque cruellement de spécialistes compétents. »

Pour financer leurs études, les étudiants pourront bénéficier de prêts selon un nouveau système récemment élaboré par le gouvernement sortant et qui entrera prochainement en vigueur. Les étudiants tchèques auront ainsi la possibilité d’emprunter jusqu’à 54 000 couronnes par an (près de 2 120 euros). Et c’est cet emprunt qui sera remboursé par les étudiants une fois leur diplôme en poche. Toutefois, pour les diplômés dont le montant du salaire restera inférieur à la moyenne nationale jusqu’à l’âge de 45 ans, l’Etat s’engage à prendre en charge le remboursement de leurs frais de scolarité.