Commerce extérieur : la République tchèque vise les marchés émergents

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Faire des affaires sur de nouveaux marchés dans le monde : tel est l’objectif de la stratégie dont le ministère des Affaires étrangères a présenté les grandes lignes lundi. La République tchèque entend que ses échanges commerciaux soient moins dépendants de l’Union européenne et augmenter le volume de ses exportations dans le reste du monde, et plus spécialement dans les pays émergents.

Petit rappel tout d’abord : en 2011, le bilan du commerce extérieur de la République tchèque a affiché un solde positif record d’un peu plus de 191 milliards de couronnes (7,7 milliards d’euros). Il s’agit d’un chiffre supérieur de près de 70 milliards de couronnes (environ 2,8 milliards d’euros) à celui de 2010. Cette tendance positive se poursuit en ce début d’année 2012. En effet, avec un excédent de près de 30 milliards de couronnes (1,1 milliard d’euros) en janvier, la République tchèque a enregistré le meilleur résultat de son histoire pour un premier mois de l’année. Mais si dans ses échanges avec les pays membres de l’UE, la République tchèque présente un solde positif de 68,8 milliards de couronnes (2,75 milliards d’euros), elle accuse en revanche un déficit de près de 40 milliards de couronnes (1,57 milliard d’euros) avec les pays tiers. Une réalité que Prague souhaite voir évoluer.

Pour cela, le ministère des Affaires étrangères souhaite d’abord renforcer ou établir une présence dans des régions du monde où, pour l’heure, les intérêts tchèques ne sont pas du tout ou peu représentés, comme l’a précisé le vice-ministre des Affaires étrangères, Tomáš Dub :

« Si nous voulons étendre nos réseaux, il faut le faire intelligemment. Cela signifie qu’il faut que nous soyons présents dans les régions. Pour cela nous pouvons ouvrir des consulats et d’autres types d’institutions pour représenter nos intérêts. Quand je parle de régions, je pense aux différents Etats en Inde et au Brésil ou aux cantons en Chine. L’idée est que nous ne soyons plus représentés seulement dans les capitales, mais d’être plus présents à l’intérieur de ces pays, car le marché ne se trouve pas seulement dans les capitales de ces pays. »

Selon Tomáš Dub, les régions ciblées ne doivent pas être nécessairement celles qui ont le plus grand potentiel d’exportation, mais plutôt celles où les chances de pouvoir développer les exportations sont les plus importantes. Dans ces régions, des diplomates ou des délégations exclusivement en charge des affaires économiques pourraient alors opérer, comme l’a expliqué le chef de la diplomatie tchèque, le ministre Karel Schwarzenberg :

« Ces pays, auxquels j’ajouterais encore la Russie par exemple, sont si grands que nous ne pouvons nous contenter d’une présence dans leurs capitales. Il faut que nous ne soyons également présents dans les provinces et dans les régions. Je pense que c’est essentiel pour le développement de nos activités commerciales. Il ne faut pas oublier que ce sont souvent des provinces de la taille de nos pays européens. »

Actuellement, un peu plus de 480 diplomates tchèques sont en charge à différents degrés de l’agenda économique du pays à l’étranger. Et depuis cette année, un accent économique et commercial toujours plus important est mis sur la formation des diplomates. Enfin, le ministère prépare une nouvelle conception du rôle des consuls honoraires.

En 2011, le montant du volume des exportations tchèques s’est élevé à près de trois billions de couronnes. 83 % de ces échanges ont toutefois été réalisés dans des pays de l’UE. Ce mercredi, le gouvernement débattra de la nouvelle stratégie d’exportation de la République tchèque jusqu’en 2020 récemment présentée par le ministère de l’Industrie et du Commerce.