Conférence des partis communistes et de gauche à Prague

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Ce week-end, les représentants de 37 partis communistes et de gauche, venus d'Europe, d'Asie et du Proche-Orient, se retrouvent à Prague pour une conférence internationale. Les thèmes, les objectifs et les réactions.

La conférence internationale a choisi le titre « Pour une Europe sûre et socialiste ». Elle est organisée par le Parti communiste de Bohême et Moravie, en coopération avec la fraction du Groupe confédéré de la Gauche européenne unie/Gauche verte scandinave, représenté au Parlement européen. Il s'agit de la cinquième conférence de ce type, depuis l'an 2000. Les thèmes précédents étaient la mondialisation en 2000, le Fonds monétaire international l'année suivante, l'OTAN en 2003 et l'Union européenne l'année dernière. Samedi, les participants discuteront sur le thème « Comment arriver au socialisme en Europe », dimanche ce seront la sécurité et la défense de l'Europe qui seront au programme.

Le vocabulaire des communistes tchèques n'a pas tellement changé. Le vice-président du parti, Jiri Dolejs, affirme que pour les communistes tchèques le socialisme reste un objectif stratégique, mais sous une nouvelle forme. Une petite modification de la doctrine : il ne peut être imposé par un changement de pouvoir forcé et l'instauration de la dictature. Selon le Parti communiste de Bohême et Moravie, le nouveau socialisme devrait garantir les droits de l'homme, les droits civiques et politiques, l'existence d'une société pluralitaire, y compris les diverses formes de propriétés, mais aussi le marché socialiste et la concurrence. Un autre vice-président des communistes, Vaclav Exner, est persuadé que la conférence devrait contribuer à l'unification des forces de gauche, démocratiques, anti-impérialistes et qui refusent les conflits militaires...

Un vocabulaire bien connu de la part des communistes et dont on se souvient bien en Tchéquie, comme le rappellent les représentants de la Confédération des prisonniers politiques de la République tchèque. Dans une déclaration intitulée « Défendons la démocratie », la Confédération évoque les milliers de victimes du régime communiste et affirme que cette conférence met en danger la démocratie en Tchéquie. Les prisonniers politiques se déclarent scandalisés par l'organisation d'une telle conférence à Prague par un parti communiste incapable de se réformer, en posant la question : « Est-ce que les expériences avec le « paradis » socialiste, pendant plus de quarante années du régime totalitaire communiste ne nous suffisent pas ? » Une question que bon nombre de citoyens tchèques se posent aussi.