Cyclo-cross : Štybar retrouve les sommets

Zdeněk Štybar, photo: ČTK

Il n’en est désormais plus tout à fait un, et pourtant, Zdeněk Štybar est redevenu dimanche le meilleur cyclo-crossman de la planète. Déjà sacré en 2010 et 2011, quand il était encore un véritable spécialiste de la discipline, le coureur tchèque a endossé le maillot arc-en-ciel de champion du monde de cyclo-cross pour la troisième fois de sa carrière en s’imposant dimanche à Hoogerheide, aux Pays-Bas.

Zdeněk Štybar,  photo: ČTK
Zdeněk Štybar a abandonné le cyclo-cross en 2011 peu de temps après la conquête de son deuxième titre mondial pour se consacrer progressivement à la route. Une reconversion d’ailleurs réussie pour le coureur de l’équipe belge d’Omega Pharma-Quick Step (financée par le milliardaire tchèque Zdeněk Bakala), comme en témoigne sa victoire d’étape sur le Tour d’Espagne ou sa sixième place sur le Paris-Roubaix la saison dernière. Et sans un accrochage malheureux avec un spectateur dans le secteur pavé du Carrefour de l’Arbre à quatorze kilomètres de l’arrivée, on est en droit de penser que Štybar, alors en tête de la course aux côtés notamment de Fabian Cancellara, aurait peut-être même pu remporter la reine des classiques…

Coureur relativement complet donc sur la route, le Tchèque installé depuis plusieurs années dans les Flandres belges, n’en reste pas moins un virtuose des circuits boueux, comme il en a fait la démonstration à Hoogerheide. Pourtant, ce n’est que jeudi, soit trois jours avant la course des Mondiaux, que Zdeněk Štybar, s’estimant en bonne forme, a décidé de s’aligner :

« J’ai pris le départ de la course en me disant que finir sur le podium serait un super résultat. Mais pour cela, il me fallait d’abord produire un gros effort pour rattraper le plus vite possible le groupe de tête, car je partais de loin, en quatrième ligne. C’est pourquoi je ne pensais pas au titre de champion du monde. »

Dans les faits, le déroulement de la course en atteste, Zdeněk Štybar avait parfaitement préparé son affaire, tant physiquement que tactiquement :

« Je voulais rendre la course la plus dure possible, car je savais que je pourrais en profiter. Je savais que si je me retrouvais en tête dans un petit groupe de trois ou quatre coureurs, mes chances de médaille seraient beaucoup plus grandes. »

Mieux que ça encore, c’est en solitaire, après être longtemps resté au coude à coude avec le favori Sven Nys, que le Tchèque s’est imposé, devançant de 12’’ le tenant du titre et trois autres Belges finissant à moins d’une minute. Et au vu du spectacle de ce dimanche, on a hâte de revoir Štybar à l’œuvre ce printemps sur les routes pavées du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix.