Des invités de marque au festival Printemps de Prague
Des invités de marque au festival Printemps de Prague Mercredi, le festival Printemps de Prague a présenté un concert de l'orchestre Concertgebouw d'Amsterdam et le pianiste brésilien, Nelson Freire. Vaclav Richter.
L'orchestre Concertgebouw est une des formations les plus prestigieuses du monde et son prestige s'est encore accru avec l'arrivée de son directeur musical actuel, Riccardo Chailly. Mercredi à Prague l'orchestre a présenté une oeuvre contestée par certains musicologues. C'était la 10ème symphonie de Gustav Mahler, oeuvre que le compositeur n'avait pas eu le temps d'achever. Sa fin prématurée avait permis à Mahler d'achever seulement le premier mouvement et une partie du troisième, le reste devait être reconstitué d'après les esquisses laissées par le compositeur. C'est le musicologue britannique, Deryck Cooke, qui, se basant sur les esquisses et les notes de Mahler, a reconstitué, dans les années 60 du 20ème siècle, cette symphonie en cinq mouvements. Le public de la salle Smetana à Prague, qui a applaudi chaleureusement, ce mercredi, l'orchestre d'Amsterdam, a apprécié donc aussi, par ses applaudissements, le travail et le courage du musicologue anglais, qui avait osé ressusciter et recréer la dernière oeuvre d'un des plus grands symphonistes de l'histoire de la musique.
Parallèlement, dans la grande salle de Rudolfinum, on a assisté à un récital du pianiste brésilien, Nelson Freire. Le récital de ce virtuose qui collabore avec les orchestres renommés aux Etats-Unis et en Europe, a démontré que la bravoure et la technique prodigieuse ne sont pas toujours de bonnes conseillères lorsqu'on interprète le répertoire classique. La sonate "Les Adieux" de Beethoven, jouée trop brillamment et surtout trop rapidement, a perdu les traits caractéristiques qui font sa beauté. La sobriété classique de la sonate qui est d'autant plus émouvante qu'elle est perturbée, parfois, par les élans de la passion, a été noyée dans l'excès de virtuosité. Ce n'est que dans la seconde partie de la soirée, dans les oeuvres de Debussy et de Chopin, que le pianiste a réussi à mettre sa technique éblouissante, son toucher moelleux et sa musicalité au service des auteurs des compositions interprétées.