Deux femmes inculpées de trafic d'enfants

La police de Prague a inculpé deux femmes de trafic d'enfants. C'est pour la première fois que la police possède des preuves sur cette pratique, soupçonnée d'être beaucoup plus répandue. Plus de détails avec Jarka Gissubelova.

La première femme inculpée est une Ukrainienne qui a accouché à Prague de deux enfants indésirables. L'autre femme est une infirmière travaillant au service des accouchements à l'hôpital de Prague-Motol. La vente des enfants s'est déroulée selon le scénario suivant: en 1998, l'Ukrainienne a accouché d'un garçon. Elle a confié à l'infirmière son intention de l'abandonner. L'infirmière l'a dit à une amie mariée à un Grec qui va, après accord, en revendiquer la paternité, bien entendu fictive, et emmener l'enfant en Grèce. La mère de l'enfant a reçu de lui 800 dollars. Le deuxième enfant, une fille, est née au printemps de cette année. Une famille de Prague l'a achetée à 46 000 couronnes. Cette fois-ci, la transaction était convenue avant l'accouchement. Mais la police était aux aguets. Depuis avril dernier, les deux femmes ont été mises en détention préventive. L'infirmière a été relâchée mais sa poursuite continue. Le directeur de l'hôpital de Prague-Motol, où elle avait travaillé, exclut qu'il puisse s'agir d'un groupe organisé au sein de l'hôpital. Quant à la mère ukrainienne, c'est une ancienne prostituée ayant accouché en République tchèque de 4 enfants. Deux ont été placés dans un établissement social. Les enquêteurs confirment que les deux femmes sont inculpées de trafic d'enfants et risquent une peine allant jusqu'à 3 ans de prison. Selon la loi tchèque, la façon dont les femmes ont procédé n'est pas illégale, sous réserve qu'il ne s'agit pas d'un commerce. En prenant comme exemple de cette affaire, la députée Jana Volfova a illustré l'importance du projet de loi qu'elle avait soumis: celui de la légalisation des accouchements anonymes. Les femmes pourraient accoucher sans indiquer leur nom et laisser l'enfant à la maternité.