Etudes universitaires, un privilège des riches ?

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Pour les universités tchèques, ce mois de mai risque d'être bien chaud... Leurs étudiants veulent descendre dans les rues, pour protester contre une augmentation draconienne, à la rentrée 2005, des prix du logement dans les cités universitaires.

En réalité, il s'agit d'un changement du système de distribution d'allocations logement, attribuées aux étudiants universitaires par l'Etat, tout cela dans le cadre de la réforme de l'enseignement supérieur. Son objectif est certes louable : rendre le système actuel plus équitable. A l'heure actuelle, le ministère de l'Education octroie des dotations au logement aux écoles supérieures, qui les distribuent, ensuite, parmi les cités universitaires. Par conséquent, l'hébergement n'y revient pas cher : en moyenne 1000 couronnes (33 euros) par mois. Mais les étudiants, d'ailleurs de plus en plus nombreux, refusés par des résidences universitaires et obligés de louer un appartement ou un studio, n'ont alors droit à aucune subvention.

Le ministère de l'Education a donc décidé d'attribuer ces dotations aux étudiants, par l'intermédiaire de leur université. Vu qu'il s'agit toujours d'une même somme que l'Etat débloquera de son budget, mais distribuée parmi plus d'étudiants, logiquement, les allocations seront moins élevées : si, jusqu'à présent, les cités U recevaient une dotation mensuelle de quelque 890 couronnes pour chaque locataire, les étudiants, eux, devront se contenter d'environ la moitié.

Il n'y aurait rien de tragique dans tout cela, si les cités universitaires, privées de dotations, n'annonçaient d'ores et déjà une forte augmentation des prix d'hébergement : ces derniers pourront aller jusqu'à 4000 couronnes (plus de 130 euros) par chambre et par mois. En plus, il est sûr et certain que les universités auront du mal à satisfaire tous les étudiants : par exemple la très prisée Université Charles réduira le nombre de bénéficiaires de l'allocation aux étudiants les moins fortunés.

Même si le ministère se dit prêt à injecter, l'année prochaine, plus d'argent dans le programme, les étudiants ne cachent pas leur colère. Ceux de Prague sont les plus radicaux : au cours du mois de mai, ils veulent manifester devant le siège du ministère de l'Education et même demander la tête de son chef, la social-démocrate Petra Buzkova. En province, les étudiants adoptent un ton plus conciliant et attendant que le projet se concrétise.

Auteur: Magdalena Segertová
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