Football - Euro 2004 : Tchéquie - Pays-Bas : 3-1. Olá Portugal ! Atélogo !
Grâce à sa victoire acquise ce mercredi soir, à Prague, aux dépens des Pays-Bas (3-1), l'équipe nationale tchèque de football s'est brillamment qualifiée pour la phase finale du Championnat d'Europe 2004 au Portugal. Au coup de sifflet final d'un match d'une rare intensité, un bonheur spontané et une vague d'euphorie se sont emparés de tout le pays. Et à Prague comme en province, dans les bars et brasseries, la bière a coulé à flots jusque tard dans la nuit...
Deux ans après son cuisant échec en matchs de barrages pour la Coupe du monde 2002 contre la Belgique, le football tchèque a enfin retrouvé le sourire. La cicatrice béante qu'avait laissée l'élimination traumatisante contre les Diables Rouges est désormais refermée. L'interminable tour d'honneur qu'ont effectué Pavel Nedved et ses coéquipiers, ce mercredi soir, après leur probant succès (3-1) contre les arrogants Néerlandais en est la preuve la plus tangible. Les « mercenaires » de l'équipe nationale, éparpillés, de Liverpool à Turin, dans les meilleurs clubs européens, se sont enfin reconciliés avec leur public si difficile et volontiers railleur. Ce même bon peuple tchèque qui a exprimé toute sa reconnaissance envers ses héros dieux du stade en leur réservant une ovation frissonnante à leur sortie de l'arène. Dans les vestiaires, Pavel Nedved, le valeureux capitaine tchèque, faisait part de sa fierté :« Nous avions une énorme volonté de vaincre. Nous sommes allés jusqu'au bout de nous-mêmes. Ce n'était vraiment pas un match facile, mais ce soir, il faut remercier les joueurs pour leur prestation. Je pense que par rapport aux résultats et au jeu que nous avons développé, la qualification est méritée. Il faut remercier tous ceux qui nous ont soutenus et qui ont cru en cette équipe. Nous pouvons encore faire de grandes choses. » Le spectacle entre deux des plus belles équipes du Vieux continent aura tenu nombre des promesses qui en étaient attendues avant le coup d'envoi. Certes, la qualité du jeu aura parfois quelque peu souffert de l'importance de l'enjeu et de la tension qui régnait dans les coulisses. Mais l'intensité dramatique, électrisante, elle, aura tenu en haleine l'assistance jusqu'à l'ultime seconde et le but de la délivrance de Milan Baros. Avant cela, les Tchèques, solidaires d'un bout à l'autre, auront su faire la différence dès l'entame. Bien aidés par l'expulsion logique du pitbull néerlandais Edgar Davids dès la 13e minute, les Tchèques ouvraient le score sur un pénalty transformé en force par le doux géant Jan Koller. Quelques minutes plus tard, c'est Karel Poborsky, inépuisable mobylette sur son flanc droit, qui, lancé dans les espaces laissés par l'arrière-garde orange, doublait la mise d'un lob génial des vingt mètres. Si bien qu'au repos, la messe semblait déjà dite. Mais les Néerlandais, vexés et touchés dans leur orgueil, réagissaient rapidement au retour des vestiaires. A l'heure de jeu, c'est Van Der Vaart, le jeune prodige de l'Ajax Amsterdam, qui profitait d'un ballon mal renvoyé par la défense tchèque pour relancer les siens. Dès lors, les Oranges, revitaminées, pressaient les Tchèques, pourtant en supériorité numérique, dans leur camp. En vain. Van Der Sar, le gardien batave, avait beau ramener en renfort ses deux mètres sur le dernier corner, c'est Baros qui, sur le contre, filait seul pour mettre une touche finale au chef-d'oeuvre et noyer définitivement les Tchèques dans le bonheur et la bière...