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Les journées se suivent et se ressemblent en République tchèque, ne serait-ce que pour les données relatives à la propagation du coronavirus dans le pays. Un nouveau record de nouveaux cas de contamination au Covid-19 en l'espace de vingt-quatre heures a en effet été enregistré jeudi, avec cette fois 9 721 tests positifs, soit près de 200 de plus que mercredi, lorsque la barre des 9 000 a été dépassée pour la première fois depuis l’apparition de la maladie.

Selon les chiffres du ministère de la Santé, qualifiés de « catastrophiques » par le Premier ministre Andrej Babiš, 2 920 personnes sont hospitalisées, dont 543 dans un état grave. C’est près de 1 900 de plus qu’au début du mois d’octobre.

Comme annoncé ces deux derniers jours, pour faire face dans l’urgence à l’afflux important de malades dans les prochains jours, la mise en place de structures d’accueil alternatives est envisagée, notamment la construction par l’armée d’un hôpital de campagne dès ce week-end à Prague.

Alors que les dirigeants des Vingt-sept se retrouvent à Bruxelles dans le cadre d’un Conseil européen ces jeudi et vendredi consacré entre autres au climat, Andrej Babiš a indiqué, avant son départ de Prague, que le gouvernement tchèque n’avait pas de problème avec le projet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030, au lieu des 40 % envisagés précédemment. Le Premier ministre tchèque estime néanmoins qu’il doit s’agir là d’une moyenne pour l’ensemble de l’UE.

Par ailleurs, il souhaite qu’il soit tenu compte des spécificités de chaque pays membre. La République tchèque souhaite que son mix énergétique, composé aujourd’hui à environ 35 % du nucléaire, soit respecté, et obtenir des garanties qui lui permettent de réussir sa transission pour parvenir à une plus grande neutralité carbone. Les Tchèques entendent pouvoir décider eux-mêmes à partir de quelles sources ils produiront leur énergie. Prague souhaite la reconnaissance de l’énergie nucléaire comme une source propre n’émettant pas de gaz à effet de serre.

Le Sénat tchèque, où les partis d’opposition au gouvernement sont majoritaires, a adopté, mercredi, une résolution reconnaissant le potentiel conflit d’intérêts du Premier ministre Andrej Babiš.

La Chambre haute du Parlement a ainsi confirmé les conclusions de la commission chargée d’évaluer les audits des institutions européennes, qui pointent du doigt la situation dans laquelle se trouve le chef du gouvernement tchèque.

En juin dernier, dans une résolution adoptée à une très large majorité, le Parlement européen a déploré qu’Andrej Babiš continue à participer activement à l'exécution du budget de l'UE tout en contrôlant de facto le groupe Agrofert, l'un des principaux bénéficiaires des subventions de l'UE en République tchèque, et ce malgré son placement sur des fonds fiduciaires. La Commission européenne reproche elle aussi au Premier ministre d’être en situation illégale.

Suite aux fortes pluies de mercredi, le risque d’inondations reste élevé dans une grande partie de l’est de la République tchèque, essentiellement dans les régions de Moravie, de Silésie et, dans une moindre mesure, de Bohême de l’Est.

Le niveau d’alerte 3 maximal a été maintenu dans un peu plus d’une dizaine d’endroits ce jeudi matin par l’Institu hydrométéorologique tchèque. Dans vingt-cinq autre stations de mesure, le niveau d’alerte 2 a été atteint.

Toutefois, le niveau des rivières et des cours d’eau a stagné ou a même baissé pendant la nuit, alors que les pompiers sont intervenus en urgence dans de nombreuses communes mercredi, essentiellement pour des opérations de pompage et de protection.

Les prévisions météorologiques sont plutôt optimistes pour les prochaines heures. Seules de faibles précipitations sont attendues, avant de possibles nouvelles pluies plus abondantes vendredi.