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La République tchèque va pouvoir demander le déblocage de subventions européennes qui étaient destinées au groupe agroalimentaire Agrofert, propriété de l’ancien Premier ministre Andrej Babiš. L’information a été communiquée au ministère des Finances par la Commission européenne, a fait savoir le site de la Radio tchèque iRozhlas.cz ce vendredi. Dans cette lettre, la Commission informe que les conditions pour lever l’avis d'une éventuelle suspension partielle du délai de paiement sont remplies.

Cet argent était bloqué depuis 2019 en raison de l’audit sur le conflit d’intérêts d’Andrej Babiš (ANO). Il s'agit de près d’une vingtaine de projets pour un montant total de plus de 200 millions de couronnes que l’État tchèque a déjà versés à certaines filiales d’Agrofert et dont il pourra désormais demander le remboursement auprès de la Commission.

Les habitants des régions polonaises frontalières avec la République tchèque se plaignent du nombre croissant de Tchèques allant désormais faire leurs courses en Pologne. En raison de la forte inflation, avec encore un taux de plus de 15 % en octobre dernier en glissement annuel, de prix moins élevés ou encore du taux de change avantageux du zloty, les Tchèques sont en effet de plus en plus nombreux à se rendre en Pologne voisine.

Dans un reportage dans un supermarché de Bogatynia, ville du sud-ouest du pays, située au tripoint Pologne-Tchéquie-Allemagne, le quotidien Gazeta Wyborcza explique que les clients polonais se plaignent de trouver des rayons de plus en plus souvent vides, les Tchèques achetant notamment produits laitiers, beurre ou encore viande par cartons. Un appel traduit en tchèque a même été lancé, qui appelle les clients tchèques à respecter leurs voisins polonais à l’approche de Noël.

En République tchèque, les agences de transports ont confirmé qu’elles avaient augmenté le nombre de navettes effectuant quotidiennement le trajet entre les deux pays. Produits alimentaires, textiles, meubles ou encore carburants sont meilleur marché en Pologne.

Une conférence internationale intitulée « La guerre hybride de la Russie contre le monde démocratique : un défi pour la politique européenne de la mémoire » se tient à Prague du 16 au 18 novembre, à l’occasion du 33e anniversaire de la révolution de Velours et en lien avec la présidence tchèque de l’Union européenne. La conférence est centrée sur les menaces hybrides russes contemporaines, avec un accent particulier sur la falsification de l’histoire du XXe siècle, et la création de mythes en tant qu’outil de la guerre de désinformation.

Y participent le Premier ministre tchèque Petr Fiala, le président de la République de Lituanie Gitanas Nausėda, l’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa et des représentants d’institutions et d’organisations de la mémoire d’Europe et d’Amérique du Nord, entre autres. D’après Petr Fiala, « la désinformation et les menaces hybrides ne sont pas nouvelles dans l’histoire, mais l’Europe et le monde entier y sont plus que jamais confrontés à la lumière de l’agression de la Russie en Ukraine. (…) Je suis heureux que la conférence se tienne sous la présidence tchèque, dans un pays qui a sa propre expérience des régimes totalitaires. »

http://www.memoryandconscience.eu/conference-2022/

A l’issue d’une visite à Londres de deux jours, durant lesquels il s’est entretenu avec son homologue britannique James Cleverly d’un approfondissement de la coopération interministérielle, entre autres, le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavský (Pirates) s’est vu remettre le prix Magnitsky pour sa contribution à la protection des droits de l'homme. Il a reçu ce prix pour la loi dite Magnitsky, approuvée en octobre et qui permet d’imposer des sanctions nationales contre des personnes physiques ou morales, étatiques ou non, qui auraient violé les droits de l’Homme dans un contexte international.

Le prix, qui est décerné depuis 2015, a été cette année remis à six autres lauréats aux côtés de Jan Lipavský, parmi lesquels une athlète ukrainienne devenu médecin et qui a documenté les atrocités commises par l’armée russe à Marioupol, en Ukraine. Jan Lipavský est le premier Tchèque à recevoir ce prix.