Inondations, un an après
Il y a un an, le 7 août, une première vague de pluies, lourdes et continuelles, s'abattait sur le Sud et le Sud-Ouest de la Bohême faisant rapidement sortir les rivières de leur lit. Cinq jours plus tard, Prague, le Centre, puis le Nord de la Bohême étaient à leur tour durement frappés par la montée des eaux. Les inondations provoquaient notamment la mort de 17 personnes et 2,5 milliards d'euros de dégâts. Un an après, alors que la canicule écrase le pays comme le reste du continent européen, la vie est revenue à la normale dans la plupart des régions sinistrées. Dans certaines localités toutefois, les cicatrices, tant morales que matérielles, sont loin d'être refermées. Retour sur la catastrohe naturelle la plus grave de l'histoire moderne des Pays tchèques...
C'est avec émotion que la presse tchèque commémore ces jours-ci les inondations qui, en plein coeur de l'été dernier, avaient noyé sous les eaux dévastatrices Prague et un tiers des 78 000 km² de superficie que compte le pays. La multitude de photos-chocs publiées témoignent de l'ampleur des dégâts : 17 morts, 225 000 personnes évacuées, et 2,5 milliards d'euros de dégâts matériels. 800 communes ont été inondées, plus de 250 ponts et près de 200 voies de communication endommagées. La crue la plus importante de ces cinq derniers siècles a touché de plein fouet des millions de Tchèques, leur rappelant combien leur destin, et plus généralement celui de l'homme, reste fragile et précaire par rapport à l'élément naturel.
A l'époque, la catastrophe avait rapidement entraîné la naissance d'une immense chaîne de solidarité internationale. Des milliers de volontaires avaient aidé spontanément pendant les opérations de sauvetage et d'évacuation, puis de nettoyage de la boue. La population et des entreprises avaient apporté leur soutien financier à l'Etat, aux communes et aux organisations humanitaires.
Aujourd'hui, si la vie a certes repris son cours normal dans la plupart des régions sinistrées, il reste encore de nombreuses localités où le manque de fonds pécuniaires complique et entrave les travaux de reconstruction et de réparation. Des milliers de Tchèques ne sont pas encore retournés chez eux et continuent de vivre dans des logements provisoires. La promesse du ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, qui affirmait que quelques mois après les inondations, personne ne reconnaîtrait les endroits où a sévi l'élément naturel déchaîné, n'a donc pas été tenue.